Sautant dans l'air glacé sur la ligne d'arrivée, les dizaines de milliers de coureurs à Chicago dimanche ne montraient aucune peur pour ce marathon, le plus grand aux États-Unis depuis celui de Boston en avril, qui avait été endeuillé par un double attentat.

La ville avait pris des mesures de sécurité importantes et la police était très présente le long des 40 kilomètres du parcours, afin de rassurer spectateurs et athlètes.

Quelque 45 000 personnes participent à cette course, encouragées par environ 1,7 million de spectateurs.

«J'ai vraiment eu plein d'émotion», a témoigné Lindsay Decker, 23 ans, venue soutenir sa soeur pour son premier marathon. «J'ai pleuré quand je l'ai vue. Je suis si fière».

Mais Lindsay Decker ne pensait pas vraiment au double attentat de Boston jusqu'au moment où elle a vu un camion de «spécialistes en explosifs» garé dans la rue. Et quand son beau-frère lui a montré des policiers armés positionnés sur les toits.

«Je ne suis pas inquiète. Je me sens bien en sécurité parce qu'il y a beaucoup de policiers autour», explique-t-elle.

Avant le départ, les organisateurs ont observé une minute de silence en mémoire des victimes des deux bombes qui ont explosé sur la ligne d'arrivée du marathon de Boston le 16 avril, tuant trois personnes et blessant plus de 200 autres.

Une Canadienne, Diane Roy, 42 ans, était à Boston ce jour-là, mais elle avait fini depuis longtemps la course quand elle a appris la terrible nouvelle.

Elle avait encore le souvenir de l'attentat quand elle s'est rendue à Londres pour un autre marathon, mais elle refuse de se laisser intimider.

«On va y penser, mais je vais faire ma course», avait-elle confié à l'AFP deux jours avant le marathon de Chicago.

Les gens doivent montrer que la vie continue malgré les menaces terroristes, soutient Philippe DuBois, 43 ans, venu en avion depuis Paris.

L'attentat «m'a encore plus motivé d'aller aux États-Unis pour faire ce marathon», a-t-il affirmé. «J'y ai pensé, oui, mais pour moi, il faut encourager et soutenir le marathon».

L'enthousiasme de la foule est contagieux. Des coureurs portent des tutus, d'autres sont coiffés de chapeaux ou déguisés. Quelques-uns jonglent. Des spectateurs font tinter des cloches, et agitent des drapeaux.

«Le monde va voir combien l'esprit humain est endurant», a déclaré à la presse le maire de Chicago, Rahm Emmanuel.