Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), n'a pas pu participer à l'assemblée générale de l'ONU à New York parce que les États-Unis lui ont refusé un visa, a affirmé son ministre des Affaires étrangères.

«Je vous informe avec un profond regret du refus des autorités des États-Unis de délivrer un visa d'entrée au président Béchir et à sa délégation», a déclaré le ministre Ali Karti à la tribune de l'assemblée.

M. Karti a fustigé une «grave violation des principes de la charte des Nations unies et de l'accord» de 1946, qui fixe les obligations du pays hôte. «Cette décision injustifiée et inacceptable est un très grave précédent dans l'histoire de l'ONU», a-t-il ajouté. «La même chose peut arriver à tout autre État membre», a-t-il affirmé en demandant au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-mon, d'intervenir.

L'ONU avait annoncé mercredi que le président Béchir avait renoncé à ce déplacement, sans donner de raison.

Le département d'État américain a nié avoir rejeté la demande de visa. «Il n'y a pas de changement, la demande de visa est toujours à l'étude», a indiqué à l'AFP un responsable américain.

La volonté affichée par Omar el-Béchir de participer à l'assemblée avait plongé l'ONU et les États-Unis, pays hôte, dans l'embarras.

M. Béchir fait l'objet de mandats d'arrêt datant de 2009 et 2010 de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans le conflit du Darfour, une vaste région de l'ouest du Soudan.

En tant que pays hôte, les États-Unis sont a priori tenus de faciliter la venue des dirigeants mondiaux au siège des Nations unies à New York, un territoire extra-national, mais Washington s'est engagé à soutenir l'action de la CPI, sans toutefois en être membre.