La Russie préfèrerait voir l'ex-candidat démocrate John Kerry prendre la place de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, plutôt que l'ambassadrice à l'ONU Susan Rice avec laquelle il serait «difficile de travailler», affirme jeudi le quotidien Kommersant.        

Selon ce journal, qui cite des sources au ministère russe des Affaires étrangères sous couvert de l'anonymat, Moscou considère «bien préférable» l'éventuelle nomination de John Kerry, jugé plus mesuré.

La secrétaire d'État Hillary Clinton doit quitter son poste après l'investiture en janvier du président américain Barack Obama, réélu mardi.

Les noms de l'ancien candidat démocrate à la présidentielle de 2004, John Kerry, et de l'ambassadrice à l'ONU Susan Rice ont été évoqués pour sa succession.

En cas de nomination de Mme Rice, qui a eu des mots très fermes sur l'attitude de Moscou dans la crise syrienne, «il sera difficile de travailler avec Washington», a déclaré une source diplomatique russe à Kommersant.

Le président russe Vladimir Poutine a félicité mercredi Barack Obama pour sa réélection, l'invitant à reprendre un «travail constructif».

Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté souligné dans un entretien publié le même jour que Moscou n'envisageait de partenariat avec Washington que sur un pied d'égalité.

Les relations de Moscou avec Mme Clinton ont pris un tour difficile au fur et à mesure que s'éloignait la promesse, annoncée en 2009, d'une «relance» du partenariat russo-américain.

Confronté l'hiver dernier à une contestation inédite depuis son arrivée au pouvoir en 2000, Vladimir Poutine avait directement accusé Mme Clinton d'avoir «donné le la» (encourager) aux opposants russes.

Mme Clinton a de son côté accusé Moscou de «bloquer» un règlement de la crise syrienne, et le département d'État s'est publiquement inquiété des poursuites en Russie contre les opposants.