Barack Obama a promis d'aider les sinistrés de l'ouragan Isaac après avoir inspecté des zones inondées en Louisiane, interrompant pendant quelques heures sa campagne électorale pour retrouver ses habits de président.

À LaPlace, à 50 km à l'ouest de La Nouvelle-Orléans où il est arrivé en fin d'après-midi, M. Obama s'est entretenu avec des responsables locaux, dont le gouverneur Bobby Jindal, avant d'effectuer une visite de quartiers ayant subi une brutale montée des eaux la semaine dernière.

Sur place, malgré «les dégâts énormes», M. Obama s'est félicité de l'absence de victimes et de la rapidité avec laquelle les autorités fédérales et locales se sont mobilisées, «parce que parfois dans le passé, nous n'avons pas vu se produire la coordination nécessaire face à ce genre de catastrophes».

Il s'agissait d'une allusion transparente à l'ouragan Katrina qui avait dévasté la même région et fait près de 1.800 morts en 2005. La Maison-Blanche du républicain George W. Bush avait alors été clouée au pilori pour la lenteur de sa réaction.

M. Obama, qui acceptera jeudi à Charlotte l'investiture du parti démocrate, n'a pas directement parlé politique lors de son passage en Louisiane, se contentant d'observer que «lorsque des catastrophes de ce genre se produisent, nous mettons de côté toutes les petites querelles. Nous ne sommes que des Américains qui prennent soin les uns des autres».

Isaac a atteint la côte de Louisiane le 28 août, sept ans après Katrina, et a déversé un véritable déluge sur l'État pendant plusieurs jours.

La montée des eaux a noyé plusieurs régions de la Louisiane mais n'a pas fait céder les digues construites autour de La Nouvelle-Orléans après Katrina.

M. Obama avait auparavant passé la matinée de lundi, jour de la fête du Travail aux États-Unis, dans l'Ohio, un État crucial dans sa course à la Maison-Blanche face au républicain Mitt Romney dont il a critiqué la stratégie économique selon lui vouée à l'échec.

Le candidat républicain, à peine investi par la convention de son parti à Tampa s'était rendu dès vendredi en Louisiane.

Avant M. Obama, son porte-parole Jay Carney a affirmé lundi que «la façon dont nous réagissons aux catastrophes doit être apolitique».

M. Carney, face aux journalistes dans l'avion présidentiel Air Force One, a toutefois fait remarquer que «l'année dernière, certains (au Congrès) ont essayé de retirer des fonds utilisés afin d'aider les Américains quand ils sont touchés par des catastrophes naturelles».

«Ces tentatives ont été menées par le parlementaire Paul Ryan, qui est actuellement candidat au poste de vice-président des États-Unis», a ajouté M. Carney.

Un porte-parole de M. Ryan, Brendan Buck, a réagi avec vigueur à ces accusations, estimant que «l'équipe du président ne résiste pas à donner à tout une tonalité politique» et assurant que M. Ryan avait voté en faveur des budgets de la sécurité civile.

«C'est triste que la Maison Blanche essaie d'utiliser cet événement affreux (d'Isaac) pour tenter de déformer le bilan (de M. Ryan) et faire de la politique politicienne», a ajouté M. Buck.