«Plus aucun endroit n'est sûr»: la communauté sikhe était en état de choc dimanche tout autour de son temple à Oak Creek, au Wisconsin, frappé par une fusillade qui a fait sept morts dont le tireur, et trois blessés graves.

En plein soleil depuis des heures, des membres de cette communauté attendaient avec angoisse des nouvelles de leurs amis et leurs proches, se pressant autour des cordons de police jaunes qui ferment l'entrée au temple.

Des centaines de personnes avaient convergé dans la matinée pour se rendre dans le lieu de culte, transformé en quelques instants en scène de carnage.

Balbir Saraina, 50 ans, a quitté précipitamment Chicago après avoir appris la nouvelle mais n'a pas pu retrouver sa soeur, Gurpreet Dulai, qui se trouvait dans le temple au moment des tirs.

«Tout le monde priait et quelqu'un tirait», dit-il à l'AFP.

«C'est insensé. C'est un lieu de prière, mais pas pour quelque chose comme ça. Nous sommes des gens qui veulent la paix, mais d'autres sont fous», dit-il.

Harinder Kaur, une étudiante de 22 ans qui s'apprêtait à venir à la cérémonie religieuse avec sa mère quand elle a entendu l'information, est venue aux nouvelles.

Elle a été bloquée par la police, réléguée sur le parking : «Notre prêtre est mort», dit-elle à l'AFP, «le grand-père d'amis est mort, on n'aurait jamais cru que cela pouvait nous arriver. C'était un dimanche normal», poursuit-elle, évoquant «une communauté très soudée».

Des personnes ont commencé à apporter des fruits et de l'eau. La Croix Rouge distribue des packs d'eau. En groupes, les gens attendent. Beaucoup portent leurs plus beaux habits du dimanche, les femmes leurs saris, les hommes leur turban caractéristique.

Navreet Raman, 42 ans, regardait les jeux Olympiques au moment où la fusillade a éclaté. La nouvelle est apparue sur son écran de télévision et elle a accouru : «Cela fait peur. C'est l'endroit où nous prions. Si une église n'est plus un endroit sûr, qu'est-ce-qui est sûr ? Rien».

Au moins, dit-elle, la fusillade n'a pas eu lieu plus tard, quand de plus nombreuses personnes étaient susceptibles d'être sur place. Car, explique-t-elle, les cérémonies de l'après-midi sont davantage suivies.

Que tant de violence survienne sur un lieu de culte attriste Sharanjit Singh, 26 ans: «C'est terrible. Que ce soit une église, un temple ou une mosquée, c'est un lieu divin», dit le jeune homme qui était en route pour le temple au moment de la fusillade, «personne n'est censé faire ça», dit-il.