L'étudiante américaine qui s'était fait traiter de «salope» par un animateur radio après son témoignage devant le Congrès sur la contraception a rejeté lundi les excuses de ce dernier, lâché par un nombre grandissant d'annonceurs.

Sandra Fluke, âgée de 30 ans, a estimé lundi sur la chaîne américaine ABC que les excuses de Rush Limbaugh ne changeaient rien, «surtout lorsqu'elles ont été faites sous la pression des annonceurs».

La jeune femme avait témoigné la semaine dernière devant une commission du Congrès au sujet du remboursement de la contraception, une disposition de la réforme de l'assurance-maladie promulguée par M. Obama qui fait débat en pleine année électorale.

Rush Limbaugh, un animateur radio très populaire chez les conservateurs, l'avait alors qualifiée de «salope» («slut»), estimant qu'exiger de rembourser la contraception faisait d'elle «une prostituée» et qu'elle voulait «être payée pour avoir des relations sexuelles».

Suite à ces propos, le groupe internet AOL a été le premier à annoncer qu'il ne passerait plus de publicité durant le Rush Limbaugh Show, l'une des émissions radios les plus populaires des États-Unis.

«Chez AOL, l'intégrité est une de nos valeurs fondamentales», a déclaré le groupe sur son compte Twitter. «Nous avons suivi les derniers événements et estimons que les propos de Mr Limbaugh ne sont pas en conformité avec nos valeurs».

Des dizaines d'annonceurs, dont un important cabinet comptable en Californie et des entreprises spécialisées dans la technologie, se sont également retirés de la liste des annonceurs.

Mlle Fluke avait reçu vendredi le soutien du président Barack Obama par téléphone.

Après s'être excusé ce week-end sur son site internet, l'animateur a présenté lundi une nouvelle fois ses excuses à l'antenne: «Ces deux mots étaient inappropriés. Ils étaient déplacés. Je demande sincèrement une nouvelle fois pardon à Mlle Fluke d'avoir utilisé ces deux mots pour la décrire».