Le mois dernier, des leaders syndicaux ont demandé au vice-président Joe Biden de se rendre au Wisconsin et de jouer un rôle de premier plan dans le combat contre le gouverneur républicain Scott Walker, qui a récemment approuvé un projet de loi qui retire plusieurs droits d'association aux travailleurs de la fonction publique de l'État.

Cette demande ayant été rejetée par le principal intéressé, les syndicalistes se sont adressés à la Secrétaire américaine au Travail, Hilda Solis.

Jusqu'à maintenant, toutefois, la Maison-Blanche a gardé ses distances et aucun de ses représentants ne s'est rendu à Madison, la capitale du Wisconsin, ou dans tout autre État aux prises avec une crise des relations de travail semblable. L'administration Obama n'a pas voulu s'impliquer dans ce débat, qui porte sur le pouvoir des syndicats lors du renouvellement de conventions collectives.

Quelques chefs syndicaux se sont même plaints ouvertement du fait que Barack Obama ne semble pas vouloir se montrer solidaire des groupements ouvriers, une position qui constituait pourtant l'une de ses promesses de campagne.

Les enjeux de ce débat sont importants, puisque le président Obama pourrait devoir faire face à une campagne présidentielle difficile en 2012.

Le Parti républicain a même déjà commencé à diffuser des publicités qui lient le président américain aux «patrons syndicaux» qui feraient obstacle aux coupes budgétaires au Wisconsin, en Ohio et dans d'autres États.

Lorsqu'il était candidat, Barack Obama avait fait de nombreuses promesses aux syndicats, qui constituent des groupes habituellement fidèles au Parti démocrate.

«Si des travailleurs américains se voient nier le droit de s'assembler et de négocier de façon collective pendant que je suis à la Maison-Blanche, je mettrai une paire de souliers confortables», avait-il affirmé pendant la campagne, juste après avoir annoncé sa candidature, alors jugée improbable.

«J'irai sur la ligne de piquetage en tant que président des États-Unis parce que les travailleurs méritent qu'on prenne leur parti.»