La Maison-Blanche a annoncé mardi qu'elle avait décidé de ne plus transférer de prisonniers de Guantanamo vers le Yémen pour le moment, à la suite de la tentative d'attentat du 25 décembre à bord d'un avion de ligne américain, qui aurait été planifiée dans ce pays.

«Même si nous restons décidés à fermer la prison, nous avons conclu qu'à l'heure actuelle, d'autres transfèrements vers le Yémen ne seraient pas une bonne idée», a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, lors de son point de presse quotidien.

«Nous n'allons pas renvoyer davantage de personnes au Yémen», a ajouté M. Gibbs, alors que l'administration du président Barack Obama s'est vue demander tant par des adversaires politiques que des élus de son camp démocrate de ne pas renvoyer de prisonniers yéménites de Guantanamo dans leur pays, par crainte que ces derniers ne retombent dans l'extrémisme.

Le porte-parole de la Maison Blanche a contredit les propos tenus dimanche par le conseiller de M. Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, qui avait affirmé au contraire que ceux des quelque 91 Yéménites aujourd'hui prisonniers à Guantanamo qui ont été blanchis de tout fait de terrorisme continueraient d'être renvoyés dans leur pays.

Dans un communiqué, le Centre pour les droits constitutionnels (CCR) qui coordonne les centaines d'avocats bénévoles de détenus de Guantanamo, a regretté que cette décision s'appuie «encore une fois sur la politique et non sur les faits».

«Beaucoup vont entamer leur neuvième année» dans le centre de détention ouvert par l'ancien président américain George W. Bush le 11 janvier 2002 sur une base navale américaine à Cuba, a rappelé l'organisation, jugeant «important de rappeler que la grande majorité des hommes, à Guantanamo, n'auraient jamais dû être arrêtés».

«Les archives militaires elles-mêmes montrent que la plupart des détenus de Guantanamo n'ont aucun lien avec le terrorisme», a ajouté le CCR.