La mission des intérêts américains à La Havane a confirmé samedi la détention depuis une semaine à Cuba d'un citoyen américain et déclaré attendre le feu vert des autorités cubaines pour avoir accès au détenu.

Le quotidien New York Times a rapporté samedi, citant des responsables américains anonymes, que l'homme non identifié était un sous-traitant américain qui distribuait des téléphones portables, des ordinateurs et d'autres outils de communication à Cuba au nom de l'administration de Barack Obama.

«Nous pouvons confirmer qu'un citoyen américain est détenu depuis le 5 décembre par le gouvernement cubain. Nous avons contacté les autorités de Cuba pour leur demander un accès consulaire», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Section des intérêts américains, soulignant ne pouvoir donner davantage d'informations.

Il n'était pas possible d'obtenir un commentaire des autorités cubaines sur cette affaire qui intervient alors que le gouvernement de Raul Castro a accru ces dernières semaines la pression sur les dissidents cubains, considérés à La Havane comme des «mercenaires» ou «agents» à la solde des Américains.

Selon le quotidien américain, l'homme est employé du groupe Development Alternatives dont le siège se trouve dans la banlieue de Washington.

Cette arrestation menace de relancer les tensions entre les Etats-Unis et Cuba, à l'heure où les deux pays cherchent à ouvrir de nouvelles voies de dialogue, a estimé le New York Times.

Les responsables américains se sont toutefois montrés rassurés par le fait que Cuba n'a pas rendu cette arrestation publique et ont dit espérer une libération dans la discrétion, selon le journal.

Les Etats-Unis et Cuba n'ont formellement plus de liens diplomatiques depuis 1961. L'île communiste est par ailleurs soumise depuis 47 ans à un embargo commercial et financier américain.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche il y a près d'un an, Barack Obama a ordonné la levée des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers leur pays d'origine, marquant un assouplissement de la politique américaine envers l'île.

Mais le président américain a souligné que le gouvernement de Raul Castro devait faire des gestes en faveur des droits et libertés pour permettre un dialogue politique.

Ces dernières semaines, au moins quatre manifestations de militants pro-gouvernementaux ont eu lieu à La Havane pour dénoncer les «contre-révolutionnaires» cubains.