Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a assuré mardi à Barack Obama qu'il honorerait ses engagements et qu'il aiderait le président américain à tenir sa promesse de fermer le camp de Guantanamo.

M. Zapatero a cependant laissé entendre qu'il n'avait pas concrétisé, lors de ses discussions avec M. Obama, le transfèrement en Espagne de détenus de Guantanamo. Il était question avant la visite de trois transfèrements au maximum.

«Nous sommes toujours en train d'évaluer les chiffres, mais nous sommes résolus à soutenir le président Obama, à l'appuyer (...) pour que cela se fasse», a dit le Premier ministre socialiste.

La visite de M. Zapatero, sa première à la Maison Blanche depuis son accession à la tête du gouvernement en 2004, est l'aboutissement de plusieurs mois d'efforts pour surmonter les tensions datant de l'ère du prédécesseur de M. Obama, George W. Bush.

L'ancien président avait mal pris la décision de M. Zapatero de retirer les troupes espagnoles d'Irak. M. Zapatero tenait là l'une des grandes promesses faites au cours de sa campagne victorieuse. L'ancien Premier ministre conservateur José Maria Aznar était un allié fidèle de M. Bush.

La fermeture du camp de Guantanamo donne à M. Zapatero, qui se sent beaucoup d'affinités avec M. Obama, la possibilité de pousser le rapprochement.

M. Obama a promis de fermer d'ici à janvier 2010 le camp de Guantanamo qui est devenu le symbole international des pratiques controversées de l'administration Bush. Mais l'administration Obama est confrontée à un casse-tête: que faire des prisonniers?

L'une des solutions est d'en transférer certains vers des pays qui les accepteraient. Plusieurs pays, dont l'Espagne, se sont dits disposés à le faire ou ont déjà accueilli des détenus.

MM. Obama et Zapatero ont affirmé l'excellence des rapports entre leurs pays après les crispations passées.

«J'ai une confiance absolue dans le fait que votre gouvernement et le nôtre continueront à renforcer leurs relations dans les années à venir», a dit M. Obama lors d'une apparition commune avec M. Zapatero devant la presse dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, après un déjeuner de travail.

Ils ont évoqué l'Afghanistan, à un moment où M. Obama est appelé à prendre l'une des décisions les plus importantes de sa présidence sur la stratégie à appliquer et les effectifs à engager.

L'Espagne a affecté environ 1.200 soldats (dont 450 temporairement envoyés pour la période des élections) à la mission de l'Otan en Afghanistan. Son gouvernement vient d'approuver l'envoi de 220 militaires supplémentaires.

«Notre engagement en Afghanistan est ferme, il est robuste», a dit M. Zapatero.

MM. Obama et Zapatero ont aussi placé la coopération entre leurs pays dans la perspective de la présidence de l'Union européenne, que l'Espagne doit assumer début 2010.

Ils ont ainsi discuté de la crise nucléaire iranienne. L'Union européenne est l'un des acteurs des négociations internationales.

«L'Union européenne et les Etats-Unis auront toujours une attitude de fermeté et d'exigence» sur cette question, a dit M. Zapatero.

Les deux dirigeants ont dit avoir parlé du Proche-Orient, où M. Zapatero devait effectuer une tournée après les Etats-Unis.

«Nous sommes d'accord pour dire que le moment est venu» pour que reprennent les négociations entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré M. Obama.

MM. Obama et Zapatero ont souligné l'étendue des rapports commerciaux et des investissements entre les deux pays. Ils ont dit leur volonté de renforcer ces liens, en particulier dans les domaines de l'énergie renouvelable, des transports et des biotechnologies.