La présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a accusé jeudi l'ex-administration Bush d'avoir trompé le Congrès à propos du recours à la torture et s'est défendue de toute complicité dans les techniques d'interrogatoire controversées.

«L'administration a induit le Congrès en erreur à chaque étape. C'est là qu'est la vraie question», a déclaré Mme Pelosi à la presse, tout en réclamant la mise en place d'une «commission vérité» pour faire la lumière sur cette période. Mme Pelosi, une importante alliée du président Barack Obama, a été accusée la semaine dernière par les républicains d'avoir été au courant dès 2002 des techniques d'interrogatoire utilisées à l'encontre de suspects de terrorisme et de n'avoir pas protesté, alors qu'elle siégeait à la commission du renseignement.

 «Il s'agit d'une manoeuvre de diversion destinée à éloigner le projecteur de ceux qui ont conçu, mis en oeuvre et appliqué cette politique à laquelle nous nous sommes tous opposés depuis longtemps», a martelé Mme Pelosi, qui a appelé la CIA à publier le compte-rendu des briefings donnés à l'époque aux parlementaires.

Elle a précisé avoir été informée en septembre 2002 par la CIA de techniques d'interrogatoire comme la simulation de noyade. Mais les services secrets lui ont alors expliqué selon elle que les conseillers juridiques du président George W. Bush avaient conclu que ces techniques étaient légales et pas utilisées.

La CIA n'a admis recourir à ces méthodes qu'en février 2003 lors d'un briefing parlementaire, a ajouté Mme Pelosi, qui a reconnu n'avoir pas signé une lettre de protestation adressée ensuite par une collègue démocrate à la CIA.

 «Cela ne fait pas de moi une complice», a-t-elle lancé, estimant «qu'aucune lettre ni quoi que ce soit ne les aurait empêché de faire ce qu'ils faisaient».

Le recours à la torture sous l'ère Bush fait l'objet d'une polémique g