Une quarantaine a été imposée à 31 membres du personnel de santé à Freetown, la capitale de la Sierra Leone, où est réapparu récemment le virus Ebola, après un test positif sur une femme venant d'accoucher, a annoncé jeudi le ministère de la Santé.

Ces trois médecins et 28 infirmiers ont «tous été placés en quarantaine, de même que le bébé», dont la mère était, elle, dans un centre de traitement d'Ebola, a déclaré à l'AFP Jonathan Abass Kamara, porte-parole du ministère de la Santé.

«Tous sont sous surveillance pendant 21 jours», durée maximale d'incubation du virus et jeudi, aucun d'eux ne présentait de symptômes de la fièvre hémorragique, a précisé M. Kamara.

Selon lui, les 31 soignants font partie des équipes ayant aidé la femme à accoucher dans une maternité à Mabaila (est de Freetown), sans parvenir à endiguer ses saignements, ou l'ayant assistée après son transfert aux urgences maternelles de l'Hôpital Princess Christian, où elle a été testée positive le 20 juin.

D'après le Centre national de lutte contre l'Ebola (NERC), elle fait partie des trois nouveaux cas recensés la semaine dernière à Magazine Wharf, un bidonville de pêcheurs dans l'est de Freetown, qui sont encore tous vivants, selon les autorités sanitaires.

À la suite de ces premières contaminations signalées à Freetown depuis trois semaines, une partie du bidonville a été placée en quarantaine, de crainte d'une propagation rapide dans ce quartier densément peuplé et insalubre.

Aucune explication n'était immédiatement disponible sur les circonstances dans lesquelles la femme enceinte, au terme de sa grossesse, a pu quitter Magazine Wharf, malgré les restrictions de déplacement, pour aller accoucher à Mabaila.

Les habitants du quartier emballent du poisson en provenance de Kambia (nord), une des dernières provinces du pays encore en proie à l'épidémie.

Sorie Dumbya, un charpentier de 30 ans de Magazine Wharf, a imputé ces contaminations au non-respect des consignes sanitaires, affirmant que «les gens ne signalaient pas les malades, mais les soignaient chez eux».

L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud guinéen, a fait plus de 11 200 morts pour quelque 27 500 cas, un bilan nettement sous-évalué, de l'aveu même de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Plus de 99 % des victimes se concentrent dans trois pays voisins : la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, officiellement déclaré exempt du virus le 9 mai. D'après l'OMS, 872 soignants y ont été contaminés, dont 507 sont décédés.