La pilote militaire et députée ukrainienne Nadia Savtchenko, libérée en mai après deux ans de détention en Russie, a annoncé mardi entamer une nouvelle grève de la faim, cette fois pour dénoncer l'inaction de Kiev en vue de la libération des Ukrainiens détenus dans les prisons russes.

«L'un des mécanismes pour accélérer ma libération a été la grève de la faim, face à l'inaction des autorités ukrainiennes. Je déclare entamer une nouvelle grève de la faim, à partir d'aujourd'hui, face à l'inaction de ceux au pouvoir partout dans le monde en vue de la libération des Ukrainiens détenus», a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse à Kiev.

Cette «grève de la faim durera jusqu'à l'obtention d'un résultat positif», a ajouté la jeune femme, élue députée pendant qu'elle était en prison.

Elle a précisé avoir vainement «suggéré» au président ukrainien Petro Porochenko des mesures en vue de l'échange de prisonniers.

«Ce ne sont pas les enfants de Petro Oleksiïovitch (Porochenko, NDLR) qui sont captifs», a-t-elle lancé.

La militaire de 35 ans, qui purgeait une peine de 22 ans de prison en Russie - pour avoir, selon des accusations qu'elle rejette, fourni à l'armée ukrainienne la position de deux journalistes de la télévision publique russe tués par un tir de mortier en juin 2014 - a été échangée fin mai contre deux Russes et a pu rentrer à Kiev, où elle a été accueillie en héroïne.

Pendant ses quelque deux années de détention, elle a observé plusieurs grèves de la faim et même de la soif.

Dès son retour à Kiev, elle avait annoncé que sa priorité serait la libération des Ukrainiens détenus en Russie ou par les rebelles prorusses. Elle a d'ailleurs affirmé être prête pour cela à négocier avec les séparatistes de l'est de l'Ukraine.

Depuis son déclenchement en avril 2014, le conflit entre l'armée ukrainienne et les rebelles soutenus, selon Kiev et les Occidentaux, par l'armée russe, a fait près de 9500 morts.

Environ 170 Ukrainiens sont incarcérés en Russie et dans la péninsule de Crimée annexée en mars 2014 par Moscou, ou restent prisonniers dans les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine, assure le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine.