Angela Merkel, François Hollande et Vladimir Poutine, qui se sont entretenus par téléphone samedi, jugent «utile» la tenue «dans les prochaines semaines» d'un sommet consacré à la situation en Ukraine, selon la présidence française.

Le chef de l'État français, la chancelière allemande et le président russe ont fait «un point sur la mise en oeuvre des mesures adoptées à Minsk» en février, a annoncé la présidence dans un communiqué.

«Ils ont réaffirmé leur attachement au Format Normandie( Merkel, Hollande, Poutine et le président ukrainien, NDLR)», indique l'Élysée.

Une réunion de François Hollande, Angela Merkel avec le président ukrainien Petro Porochenko lundi à Bruxelles, sans M. Poutine, avait suscité des interrogations sur les raisons de son absence après un regain récent de violences dans l'est séparatiste prorusse.

Preuve que le dialogue se poursuit à quatre pour tenter d'endiguer ces violences, Mme Merkel, M. Poutine et M. Hollande ont indiqué samedi «qu'un nouveau sommet dans le Format Normandie pourrait s'avérer utile dans les prochaines semaines», d'après le même communiqué.

Les trois dirigeants ont par ailleurs «fortement soutenu l'appel lancé en faveur d'un cessez-le-feu complet à partir du 1er septembre à l'occasion de la semaine de la rentrée scolaire», ajoute la présidence.

Selon son communiqué, «ils ont rappelé que le retrait effectif des armes lourdes et des armes d'un calibre inférieur à 100 mm devait être mené à bien dans les meilleurs délais» et souhaité que les observateurs de l'OSCE puissent mener leur «action librement» sur le terrain.

Les trois dirigeants ont également «évoqué la préparation des élections en Ukraine. Ce scrutin sera une étape majeure dans la mise en oeuvre des mesures de Minsk».

Les accords de paix de Minsk 2 conclus en février prévoient que des élections locales soient organisées dans la zone du conflit ukrainien avant fin 2015, en conformité avec la loi ukrainienne et les normes internationales.

Ces accords prévoyaient une trêve dans l'Est séparatiste prorusse, où plus de 6800 personnes ont péri depuis avril 2014. Mais la région connaît ces dernières semaines une recrudescence des violences dont Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a d'ailleurs exprimé samedi «son inquiétude à propos des bombardements continuels des villes du Donbass par l'armée ukrainienne et de la concentration des forces armées ukrainiennes le long de la ligne de démarcation».

Il a également insisté sur la nécessité d'un «dialogue direct entre Kiev et les représentants de Donetsk et Lougansk», ainsi que sur la levée du blocus économique imposée aux territoires séparatistes et sur l'importance de la mise en oeuvre de la réforme constitutionnelle en accord avec les représentants rebelles.