La Corée du Nord a retiré jeudi son offre de pourparlers avec la Corée du Sud sur la réunion de familles séparées depuis six décennies, après l'ajournement des discussions visant à relancer le complexe industriel intercoréen de Kaesong.

Pyongyang et Séoul s'étaient accordés mercredi sur la reprise des négociations sur le regroupement familial, dont le dernier programme temporaire remonte à 2010. Pyongyang avait proposé la date du 19 juillet pour ce faire.

Séoul avait donné son accord de principe à la réouverture de ce processus qui concerne des centaines de milliers de personnes séparées de leurs familles depuis la guerre de 1950-1953, mais a souhaité que ces discussions aient lieu à Panmunjom.

Mais «dans un message transmis aujourd'hui (jeudi), la Corée du Nord a annoncé qu'elle retirait sa proposition» pour mieux se concentrer sur le cas de Kaesong, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification.

Pyongyang avait également proposé de débattre des voyages transfrontaliers vers le mont Kumgang, l'un des rares sites ouverts aux touristes du Sud, à compter du 17 juillet.

Cette fois, c'est le Sud qui s'y était opposé, pour les mêmes raisons.

Le site du mont Kumgang en Corée du Nord, créé par la société sud-coréenne Hyundai Asan, qui a ouvert en 1998, est considéré comme un symbole de réconciliation.

Séoul avait suspendu les voyages pour ses citoyens dans ce site après la mort d'une Sud-coréenne abattue par un soldat nord-coréen en juillet 2008. En retour, Pyongyang avait saisi les biens de Hyundai Asan sur ce site.

Selon le ministre de l'Unification, Ryoo Kihl-Jae, des progrès dans les pourparlers sur Kaesong pourraient contribuer à débloquer ceux sur Kumgang. La prochaine réunion a été fixée au lundi 15 juillet.

Nord et Sud veulent faire redémarrer le site de Kaesong, crucial tant pour l'économie nord-coréenne que pour les entreprises sud-coréennes qui ont perdu des centaines de millions de dollars depuis le départ des ouvriers nord-coréens.

Située à 10 kilomètres de la frontière en territoire nord-coréen, Kaesong est une véritable ruche en temps ordinaire avec plus de 50 000 personnes y travaillant quotidiennement.

Ces pourparlers sont intervenus après plusieurs mois de vives tensions sur la péninsule coréenne avec notamment des menaces de la part de la Corée du Nord, dont l'économie souffre d'un renforcement des sanctions infligées par les Nations unies après un essai nucléaire en février.