Le patron du géant de l'internet Google a estimé mercredi que l'espionnage sur internet par des États menaçait la démocratie, alors que des utilisateurs de son site ont pu être espionnés par l'agence de renseignement américaine NSA.

«C'est extrêmement décevant que le gouvernement ait fait tout cela plus ou moins secrètement et ne nous l'ai pas dit», a déclaré le directeur général de Google, Larry Page, lors d'une conférence TED à Vancouver au Canada (ouest).

Larry Page a affirmé qu'il comprenait que des éléments liés à des menaces terroristes restent cachés mais les critères des agents de renseignement sur ce qu'ils en font, comment et pourquoi, devraient être rendus publics.

«Nous avons besoin d'un débat à ce propos ou bien nous ne pouvons pas avoir une démocratie qui fonctionne. Ce n'est juste pas possible», a expliqué M. Page.

«C'est triste que Google soit dans la position de vous protéger, de protéger ses utilisateurs de ce que le gouvernement fait en secret sans que personne n'en sache rien», a-t-il déploré.

M. Page s'est dit inquiet qu'en réaction à cet espionnage on ne puisse plus utiliser de données privées à fins bénéfiques.

«Ce qui me préoccupe c'est que nous jetions le bébé avec l'eau du bain», a déclaré M. Page, en prenant pour exemple les données médicales, qui peuvent aider les chercheurs à développer des traitements ou les patients à choisir leurs médecins.

La veille, Sergey Brin, qui a cofondé Google avec M. Page, avait discuté virtuellement à cette même conférence avec l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, actuellement réfugié à Moscou. Il est poursuivi par les États-Unis pour avoir révélé certains des vastes programmes de surveillance de la NSA.

Le programme Prism permet notamment depuis 2007 à la NSA d'accéder aux courriels, photos et communications d'utilisateurs des plus grands sites internet du monde: Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, Skype, ou Apple.

Ces géants de l'internet contestent donner un accès spécial à leurs serveurs à la NSA, et le degré exact de coopération technique reste un mystère