Les dons envoyés aux organismes qui viennent en aide à Haïti sont souvent faits par cartes de crédit. Or, les sociétés de crédit retiennent généralement 3% des transactions. À l'échelle planétaire, ce sont des millions de dollars destinés à l'aide humanitaire qui atterrissent dans les coffres des multinationales.

Selon un calcul réalisé par le site progressiste Huffington Post, les banques et les sociétés de crédit américaines toucheraient environ 250 millions de dollars par année en frais prélevés à même les dons envoyés aux organismes de charité.

 

Après la publication de la nouvelle, hier, le géant American Express a annoncé qu'il renonçait à prélever des frais sur les transactions de 65 organismes de charité venant en aide à Haïti.

Au Canada, le porte-parole de l'Armée du Salut, Andrew Burditt, confirme que les entreprises de crédit prélèvent un pourcentage des dons.

«Je sais qu'ils touchent des frais d'administration sur les transactions, dit-il. Je ne pourrais pas vous dire combien, mais ils touchent des frais.»

VISA Canada n'a pas rappelé La Presse, hier.

De gros profits

Le pourcentage prélevé par la banque ou la société de crédit sert à couvrir davantage que les frais de transaction: il s'agit bel et bien d'un revenu pour ces entreprises, selon le groupe américain de défense des consommateurs Creditcards.com.

«Ils profitent de ce système, pas de doute là-dessus, a noté le directeur de la firme, Ben Woolsey. Les organismes de charité sont traités comme n'importe quel marchand. Les sociétés de crédit touchent un pourcentage à chaque transaction. C'est le coeur de leur modèle d'affaires.»