Un séisme d'une magnitude de 7,4 et une alerte au tsunami ont provoqué des évacuations hier au Japon. Moins d'un mois après le séisme et le tsunami qui a fait 28 000 morts et disparus, la nouvelle menace n'a toutefois pas été suivie de dégâts dans l'archipel nippon.

L'alerte au tsunami émise pour les côtes nord-est du Japon a été levée 90 minutes après le séisme de magnitude 7,4 qui a secoué une partie du pays, selon l'agence météorologique du Japon. Cette réplique du séisme du 11 mars a été enregistrée à 23h30, heure locale, à 40 kilomètres de profondeur, au large des côtes de la préfecture de Miyagi.

Sur le réseau social Twitter, la peur et le soulagement se sont succédé. «Les trois premières secondes m'ont vraiment fait peur», a ainsi écrit, en anglais, la journaliste Hiroko Narakuma. Selon la police, sept personnes ont toutefois été blessées au cours de la secousse, dont deux grièvement. À Sendai, les médias japonais ont constaté des fuites de gaz et des inondations.

Immédiatement après l'alerte, la NHK, organisme de radiotélédiffusion public du Japon, a demandé aux habitants du nord-est du pays de s'éloigner de la côte et de rendre dans un endroit sûr, en hauteur, pour se protéger d'un éventuel tsunami. Cet avertissement s'adressait à la population de la même région que celle frappée par le tsunami du mois dernier, qui a provoqué une crise à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

Jusqu'à Tokyo

Si la nouvelle secousse a été ressentie jusqu'à Tokyo, où les immeubles ont tremblé pendant une minute, les deux centrales nucléaires de Fukushima n'ont pas subi de dégâts. L'exploitant et propriétaire de la centrale, Tokyo Electric Power (TEPCO), avait toutefois ordonné aux ouvriers travaillant sur les lieux d'évacuer le littoral en raison de l'arrivée possible d'un nouveau tsunami. «Après le séisme et la mise en garde contre un tsunami, tous les ouvriers ont été évacués pour se mettre à l'abri. Ils ont quitté la centrale sains et saufs», a dit un porte-parole de TEPCO.

Près de quatre semaines après le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant qui ont dévasté la côte pacifique au nord-est de Tokyo, la crise à Fukushima Daiichi (N°1) est loin d'être réglée. Depuis que l'alimentation électrique a été noyée par une vague de 14 mètres de hauteur le 11 mars, le refroidissement des réacteurs est assuré par des pompes de secours.

Les techniciens de TEPCO ont également commencé hier à injecter de l'azote dans le réacteur 1 pour prévenir une explosion d'hydrogène. Cette opération dite «d'inertage» devrait durer six jours, selon TEPCO, qui envisage de l'appliquer également aux réacteurs 2 et 3 dans les prochains jours.

Recherches de victimes

Enfin, les recherches de victimes dans la zone d'exclusion des 20 km de la centrale, considérée comme trop dangereuse, ont pu commencer. Quelque 300 policiers, dont 250 venus de Tokyo, équipés de combinaisons blanches, de masques et de lunettes, ont été montrés par la télévision publique NHK fouillant les décombres à la recherche de quelque 2453 personnes portées disparues depuis le 11 mars dans la région vidée de ses habitants.

Les autorités estiment qu'il est urgent d'agir avant que les corps ne soient totalement décomposés. «C'est une course contre la montre et contre le risque de radiation nucléaire», a commenté un porte-parole de la police de la préfecture de Fukushima, Ryoichi Tsunoda.

Avec AFP, AP et Reuters