Le vice-ministre japonais en charge des Affaires environnementales, Hideki Minamikawa, a laissé entendre dimanche que les récentes catastrophes qui ont frappé son pays pourraient avoir un impact sur sa politique climatique, mais a jugé qu'il était «trop tôt» pour l'évaluer.

«Il est trop tôt pour évaluer l'impact des récents développements sur l'offre et la demande énergétique, l'économie japonaise en général ou nos politiques en matière de changement climatique à l'avenir», a déclaré M. Minamikawa, au premier jour de la reprise des négociations sur le climat.

«Ce qui est clair, c'est que le gouvernement japonais doit d'abord se concentrer sur les efforts immédiats à fournir pour soulager les survivants, la reconstruction et toutes les mesures possibles pour contrôler à nouveau la centrale nucléaire endommagée», a-t-il ajouté.

La France vient de proposer au Japon des droits d'émission de CO2 si l'archipel devait remettre en marche des centrales thermiques pour faire face à la pénurie d'électricité après l'arrêt de réacteurs nucléaires dû au séisme et au tsunami du 11 mars.

Le représentant japonais a néanmoins tenu à «assurer» que son pays «continuera à assurer son rôle pour lutter contre le changement climatique».

Tokyo avait jeté un froid sur le grand rendez-vous climat de Cancun (Mexique), fin 2010, en affirmant haut et fort dès son ouverture qu'il ne signerait pas une deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto, dont la première s'achève fin 2012.

La poursuite du seul traité contraignant engageant les grands pays industrialisés --sauf les Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié-- à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, est une exigence des pays en développement.

Cette question restera l'une des questions potentiellement explosives lors de la prochaine grande conférence climat à Durban, fin 2011.

M. Minamikawa a réitéré dimanche la position de son pays, déclarant que son pays «oeuvrait à l'établissement d'un seul cadre international» avec la «participation de tous les plus grands pays», incluant donc les États-Unis et la Chine, les deux principaux émetteurs de CO2 au monde.