Un missionnaire québécois de 76 ans a connu une mort tragique, vendredi, lors du séisme au Japon.

Le prêtre André Lachapelle, membre de la Société des missions étrangères, a été trouvé dans la rue, près d'un hôpital, vraisemblablement terrassé par une crise cardiaque. M. Lachapelle est, pour le moment, le seul Canadien à avoir péri lors du séisme qui a fait 10 000 morts, selon un bilan provisoire.

Hier, Florent Vincent, supérieur régional de la Société des missions étrangères, était attristé par la disparition de M. Lachapelle. «Perdre un confrère dans de telles circonstances, c'est bien sûr un choc, dit-il. Un tsunami, c'est tragique et inimaginable, il n'y a rien à faire.»

André Lachapelle s'est installé au Japon en 1961. Au cours des cinq dernières décennies, il a été tour à tour professeur dans un collège, aumônier en prison et prêtre en paroisse: un sacerdoce qu'il exerçait à Shiogama, petite ville située sur la côte est de l'archipel, au bord de l'océan Pacifique. Les minutes qui ont précédé la mort de M. Lachapelle restent encore un mystère pour ses confrères, qui ne peuvent que tenter de reconstituer son itinéraire.

«Pendant le tremblement de terre, il était à Sendaï (à une trentaine de kilomètres de Shiogama, NDLR), en réunion. Mais il a voulu aller aider les gens de sa paroisse. Il a fait de la route, près de la mer, mais évidemment il ne savait pas à ce moment qu'il y aurait un tsunami. Il s'est probablement senti mal, mais toutes les communications étaient coupées», avance M. Vincent.

Passionné du Japon, dévoué au service de sa communauté, M. Lachapelle avait souvent dû affronter les caprices de la mer. Dans sa paroisse, un mur avait même été érigé pour calmer les vagues en cas de tsunami. Malheureusement, celles qui ont déferlé vendredi sur les côtes du Japon s'élevaient à plus de 10 mètres: du jamais vu au Japon depuis plus d'un siècle.

Septuagénaire, André Lachapelle n'envisageait pas de revenir au Québec à la maison de la Société pour couler des jours plus calmes. «Il venait tous les deux ans au Québec, mais c'était tout. Il était robuste, fort, en bonne santé et ne pensait pas encore à sa retraite», souligne M. Vincent.

La Société des missions étrangères est installée au Japon depuis près de 60 ans et compte toujours des missionnaires sur place. «Ils vont aider, dans la mesure du possible. Le Japon est quand même un pays bien organisé, même si là, c'est très spécial. On peut collaborer, mais on ne peut pas faire grand-chose», dit M. Vincent.