Le secrétaire d'État américain John Kerry a affirmé mercredi qu'il ne laisserait pas certains commentaires saper les efforts de paix israélo-palestiniens, après une virulente attaque du ministre israélien de la Défense, qui l'a accusé de ne rien comprendre au conflit.

«J'ai avec le Premier ministre (israélien Benyamin) Nétanyahou des entretiens réguliers et nous sommes très engagés à faire avancer le processus» de paix israélo-palestinien, a déclaré M. Kerry lors d'un point presse à Koweït, où il participe à une conférence internationale sur l'aide humanitaire aux victimes de la guerre en Syrie.

«Nous n'avons pas l'intention de laisser une série de commentaires saper cet effort», a-t-il ajouté, en référence aux propos de Moshé Yaalon, qui, dans des conversations privées rapportées mardi par le quotidien Yediot Aharonot, avait affirmé: «Le secrétaire d'État John Kerry - qui est arrivé ici déterminé, et qui est animé par une obsession incompréhensible et une sorte de messianisme - ne peut rien m'apprendre sur le conflit avec les Palestiniens».

«La seule chose susceptible de nous sauver est que John Kerry remporte le prix Nobel (de la Paix) et nous laisse tranquilles», avait ironisé le ministre de la Défense, selon le journal.

M. Yaalon a été forcé de présenter tard mardi des excuses après la condamnation de ses propos par la Maison-Blanche et le département d'État américain.

Dans un communiqué, M. Yaalon a affirmé qu'il «n'avait eu aucune intention d'offenser le secrétaire d'État» et qu'il appréciait «les multiples efforts déployés par M. Kerry pour faire avancer la paix entre Israël et les Palestiniens.

M. Kerry, qui s'efforce depuis juillet dernier de parvenir à un accord de paix, a admis de nouveau la difficulté de sa mission.

«Le processus est difficile (...) et il y a des choix difficiles à faire», a-t-il déclaré mercredi, ajoutant qu'il allait continuer à «travailler avec les deux parties (...), avec les participants volontaires, engagés pour la paix».

«Après cinq mois de négociations, je crois fermement dans la perspective de paix, et je sais que le statu-quo n'est pas viable», a encore dit le secrétaire d'État américain.

Le Premier ministre israélien avait pris ses distances vis-à-vis de son ministre de la Défense, sans le désavouer nommément dès mardi après-midi. «Il y a parfois des divergences avec les États-Unis, mais elles portent toujours sur le fond et non sur les personnes», avait-il dit.