Les négociations que mènent Téhéran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien n'ont pas fait de progrès notable, a estimé vendredi le président iranien Hassan Rohani, qui a demandé des concessions aux Occidentaux.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a dit pour sa part conserver «ardemment l'espoir» d'un accord dans les prochaines semaines, avant de rencontrer à nouveau vendredi en début de soirée son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Lors d'une conférence de presse, M. Rohani a estimé que «les progrès constatés ces derniers jours ont été extrêmement lents et il reste très peu de temps pour parvenir à un accord».

«La balle est dans le camp de nos interlocuteurs», a-t-il affirmé. «Les progrès réalisés jusqu'à présent n'ont pas été significatifs [...] nous devons redoubler d'efforts».

Il a noté une «volonté» de réussir de la part des négociateurs, mais a averti que «chacun des deux camps doit faire preuve de courage».

Un nouveau cycle de pourparlers se déroule depuis huit jours à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, entre le groupe «5+1» (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) et l'Iran.

Les négociateurs se sont donnés jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un accord qui rendrait impossible à Téhéran de construire la bombe, en échange d'une levée des sanctions internationales qui pèsent sur l'Iran.

M. Kerry a rencontré vendredi soir son homologue iranien M. Zarif, sous les auspices de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui pilote les négociations. Les trois responsables s'étaient déjà vus la veille.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de programme civil, ce que l'Iran a toujours démenti.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déploré vendredi matin l'absence «d'avancée significative».

Son homologue russe Sergueï Lavrov s'est montré pour sa part «prudemment optimiste» sur un accord final, lequel n'était de toute façon pas attendu à New York. «On a encore du temps devant nous» avant le 24 novembre, a-t-il déclaré, expliquant qu'il restait de «petits, mais très importants sujets à régler».