La chaîne de production du combustible de la centrale nucléaire de Bouchehr va être opérationnelle d'ici trois mois, a déclaré Ali Akbar Salehi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique(OIEA), cité mardi par l'agence officielle Irna.

«La chaîne de production d'oxyde d'uranium (UO2) enrichi pour produire et fournir le combustible de la centrale de Bouchehr va entrer en fonction d'ici trois mois», a déclaré M. Salehi lors d'une visite au site nucléaire d'Ispahan (UCF), dans le centre du pays.

Un accord signé entre la Russie et l'Iran prévoit que la Russie fournira le combustible nécessaire à Bouchehr pendant dix ans et récupérera le combustible usagé, une garantie qu'il ne peut être utilisé à d'autres fins, notamment militaires.

M. Salehi n'a pas précisé à partir de quelle date l'Iran va utiliser son propre combustible produit localement en remplacement de celui fourni par les Russes.

Dans une série de lettres, l'Iran a informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de la construction de cette nouvelle unité de production de combustible dans le site nucléaire d'Ispahan.

La centrale de Bouchehr est entrée en service en 2011 après plusieurs retards. Le 23 septembre dernier, Téhéran a pris le contrôle de la centrale, qui produit 1000 mégawatts d'électricité.

L'Iran pourrait étendre son parc nucléaire civil avec la construction, toujours par la Russie, d'une seconde centrale de 1000 mégawatts à Bouchehr. Téhéran affirme vouloir produire à terme 20 000 mégawatts d'électricité nucléaire, ce qui nécessite la construction d'une vingtaine de réacteurs de 1000 mégawatts.

M. Salehi a précisé que l'Iran produisait également à l'usine d'Ispahan «du combustible à 20% pour le réacteur de recherche et médical de Téhéran et le combustible pour le réacteur à eau lourde d'Arak, actuellement en construction.

Les pays occidentaux et Israël accusent Téhéran de vouloir utiliser son programme nucléaire civil pour produire l'arme atomique, ce que Téhéran a toujours démenti.

De nouvelles négociations ont commencé à la mi-octobre entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) pour tenter de trouver une issue à la crise du nucléaire iranien.