L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé «très constructives» les discussions menées vendredi avec l'Iran sur son programme nucléaire, un nouveau signal positif après l'offensive diplomatique du nouveau président, Hassan Rohani, à la tribune des Nations unies à New York.

«Nous avons convenu de nous rencontrer à nouveau le 28 octobre. Nous amorcerons alors les discussions substantielles sur la façon de résoudre toutes les questions en suspens», a déclaré à des journalistes le chef des inspecteurs de l'agence, Herman Nackaerts, qualifiant les discussions de «très constructives».

Le nouvel ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Reza Najafi, lui a fait écho, soulignant que les deux camps avaient mené des «discussions constructives sur différents sujets» à l'issue de la réunion qui s'est tenue à la représentation iranienne à Vienne.

Cette rencontre, la onzième du genre, était la première depuis l'arrivée au pouvoir du président iranien modéré.

L'agence, qui vérifie régulièrement les installations nucléaires de l'Iran, enquête sur le pays depuis plus d'une décennie afin de déterminer si son programme est purement pacifique, ce qu'elle n'est toujours pas en mesure de dire faute, selon elle, de coopération du régime islamique.

Si les négociations au niveau diplomatique avec le groupe des 5+1 (les cinq pays du conseil de sécurité de l'ONU - États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France - plus l'Allemagne) portent sur le programme nucléaire actuel de l'Iran, notamment les activités sensibles d'enrichissement d'uranium, celles entamées début 2012 avec le gendarme de la non-prolifération nucléaire concernent le passé.

Dans un rapport en novembre 2011, l'AIEA avait présenté un catalogue d'éléments indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de la bombe atomique avant 2003 et peut-être ensuite, notamment sur la base militaire de Parchin près de Téhéran à laquelle l'agence demande accès, en vain jusqu'ici.

L'Iran dément catégoriquement avoir, ou avoir eu, de telles visées, ce que Hassan Rohani a réaffirmé à la tribune de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies.

L'objet des négociations avec l'AIEA consiste à mettre au point un accord permettant à ses inspecteurs de vérifier si ses soupçons sont fondés ou non.

Régler le dossier d'ici un an

Le ton conciliant sur le nucléaire adopté par le président iranien, qui a indiqué mercredi sa volonté d'arriver à une issue rapide sur le dossier, a quelque peu décrispé les relations entre Téhéran et la communauté internationale.

Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a affirmé jeudi à New York qu'avec ses homologues, ils s'étaient fixé l'objectif d'essayer de parvenir à un accord «d'ici un an».

Et le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a laissé entrevoir une levée de certaines sanctions, à l'issue d'une rencontre historique avec son homologue iranien. L'Iran et les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Mais les grandes puissances attendent maintenant des gestes concrets.

Toujours à New York, Pékin et Washington ont ainsi invité le régime à «répondre de manière positive» à l'offre déjà sur la table, prévoyant notamment une suspension de l'enrichissement d'uranium à 20 % en échange d'un allègement de certaines sanctions.

Les négociations entre l'Iran et le groupe des 5+1 doivent reprendre le 15 octobre à Genève.

Le régime islamique est sous le coup de plusieurs sanctions des Nations unies, des États-Unis et de l'Union européenne en raison de son programme nucléaire controversé, sanctions qui étranglent l'économie et les finances du pays.

Seul Israël a rejeté en bloc le discours iranien, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, le qualifiant de «cynique» et d'«hypocrite».