Le rial a repris mardi tout le terrain perdu face lundi alors qu'il avait enregistré une chute de 12% face au dollar, ont indiqué des agents de change.

Un dollar américain s'échangeait mardi après-midi à 15 900 rials contre 17 800 rials lundi et 16 050 dimanche. Le taux officiel du dollar annoncé par la Banque centrale était lundi de 11 181 rials.

«La hausse du dollar était due à des effets psychologiques. Vous allez observer une baisse du dollar» dans les prochains jours, a déclaré le président de la Banque centrale, Mahmoud Bahmani, cité par l'agence Isna.

«Il a été demandé à la Banque centrale d'injecter des dollars dans le marché et elle a promis de le faire», a affirmé de son côté le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Mines, cité par l'agence Irna.

Il a ajouté que «le gouvernement envisageait une série de mesures pour contrôler le marché de changes».

Second pays de l'OPEP, l'Iran tire 80% de ses rentrées de devises de ses exportations de pétrole, soit environ 100 milliards de dollars pour l'année iranienne en cours (mars 2010 - mars 2011).

Le budget du pays a été calculé sur la base d'un dollar à 10 500 rials.

«Je déclare avec certitude que les sanctions internationales ne créent aucun problème économique pour le pays. Les ennemis savent cela et cherchent à créer des tensions psychologiques, mais nous ne devons pas faire leur jeu», a déclaré encore M. Bahmani, en conseillant aux Iraniens de ne pas acheter des dollars.

Il a ajouté que la Banque centrale allait annoncer prochainement une série de mesures pour attirer les liquidités errantes et éviter qu'elles ne se dirigent vers le marché des changes ou de l'or.

Mardi matin, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, avait rejeté tout lien entre la baisse de la valeur du rial face au dollar et les sanctions adoptées par les États-Unis.

La baisse du rial «n'a rien à avoir avec les sanctions américaines contre la Banque centrale. Ces sanctions ne sont pas encore entrées en vigueur (...) les problèmes du marché de change ont une autre origine», a-t-il dit, assurant qu'il fallait chercher les causes des fluctuations dans la «masse de liquidité» du pays.

Le président des États-Unis Barack Obama a promulgué samedi une loi de financement du Pentagone qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran, afin de l'inciter à abandonner son programme nucléaire controversé.

Les nouvelles mesures prévoient d'autoriser M. Obama à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.

L'Union européenne réfléchit parallèlement à un possible embargo sur le pétrole iranien.