La police protégeant le président américain Barack Obama a souligné jeudi que les autorités sud-africaines étaient chargées de la vérification des antécédents des participants à l'hommage à Nelson Mandela mardi, après la révélation de l'imposture d'un soi-disant interprète en langue des signes.

«Les éléments du programme, comme les personnes présentes sur la scène ou les interprètes en langue des signes, étaient de la responsabilité des organisateurs», en l'occurrence le gouvernement sud-africain, a expliqué à l'AFP Brian Leary, porte-parole du Secret Service.

M. Leary a ajouté que «dans le cas de cet hommage (à Mandela), cela inclut le passage en revue des antécédents criminels ou d'autres vérifications pertinentes» de ces participants.

Aux États-Unis, toutes les personnes censées approcher le président voient leurs antécédents examinés à l'avance par le Secret Service. Elles passent aussi par un détecteur de métaux.

M. Leary n'a pas souhaité faire de commentaires sur les procédures auxquelles la police sud-africaine avait pu soumettre l'interprète, dénoncé comme un imposteur au lendemain d'une cérémonie lors de laquelle il a approché de nombreux dirigeants, dont M. Obama.

Le porte-parole n'a pas non plus souhaité s'exprimer sur la question de savoir si la sécurité de M. Obama avait été menacée, se bornant à dire que «des agents du Secret Service sont toujours à proximité immédiate du président, qu'il soit à l'étranger ou à la Maison-Blanche».

La vice-ministre sud-africaine aux Personnes handicapées Hendrietta Bogopane-Zulu a reconnu jeudi que l'homme en question «n'est pas un interprète professionnel».

«Mais on ne l'a pas ramassé dans la rue», s'est-elle défendue, affirmant que le gouvernement aurait été «floué» par l'entreprise de l'interprète.

Ce dernier, Thamsanqa Jantjie, a tenté de se défendre jeudi.

«Si je ne fais pas du bon travail, où était celui censé le faire et pourquoi ne l'a-t-on pas envoyé ?», s'est-il demandé sur une radio, plaidant dans une autre entrevue avoir eu une subite attaque de schizophrénie, être sous traitement, avoir entendu des voix et perdu tous ses moyens.

Mercredi, le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Josh Earnest, avait trouvé «dommage qu'une cérémonie consacrée à rendre hommage à la vie et à célébrer l'héritage de l'un des grands dirigeants du XXe siècle ait été parasitée par cela et d'autres questions qui sont bien moins importantes que l'héritage de Mandela».