Le prince William et Catherine Middleton se sont dit «Je le veux» au son de cris de joie à Londres hier. Des centaines de milliers de Britanniques et de touristes ont joué du coude pour apercevoir le carrosse des époux, qui ont été faits duc et duchesse de Cambridge par la reine Élisabeth. Rien n'est venu gâcher l'allégresse de ce grand jour pour la monarchie britannique.

La capitale s'était faite belle pour le mariage. Les stations de métro autour de l'abbaye de Westminster, pour une fois, étaient immaculées. De grands drapeaux ornaient le parcours du cortège. Même les policiers portaient des gants blancs.

«La pompe, c'est ce que nous faisons de mieux», dit Sue Cockerill, alors que sa fille Paris se hissait sur une clôture pour mieux voir Whitehall, la route qui relie Trafalgar Square et l'abbaye.

Plusieurs Londoniens portaient des chapeaux, à la demande du maire Boris Johnson. «Après tout, c'est un mariage», dit Olivia Weltz, 22 ans, coiffée d'un chapeau blanc des années 80.

Dans la procession en route vers l'abbaye, c'est la roturière qui a été la plus acclamée par la foule. «Elle est magnifique», s'est exclamée Beryl Rogers, qui avait dépensé 8000 $ pour faire le voyage de la Nouvelle-Zélande.

La cérémonie a été suivie en silence par les badauds agglutinés devant des écrans géants. «Tu es belle», a-t-on pu voir le prince William murmurer à Catherine Middleton en la voyant. Après l'échange des voeux, le prince a eu quelques difficultés à lui glisser l'anneau d'alliance, provoquant des gloussements dans l'abbaye.

Panique et émerveillement

À deux kilomètres, une foule faisait la vague le long de la grande allée menant au palais de Buckingham. Ici et là, des gamines étaient déguisées en princesse. L'excentricité britannique était au rendez-vous. Jackie Murphy portait un uniforme patriotique recouvert de 18 000 boutons.

«Nous avons beaucoup souffert ces dernières années avec la crise financière et les coupes budgétaires du gouvernement. Mais aujourd'hui, tout ça est oublié», se réjouit la vieille femme.

Après le passage du carrosse de verre des nouveaux duc et duchesse de Cambridge, un demi-million de personnes ont filé vers le palais pour assister au baiser du balcon.

Un Américain avait perdu ses amis dans la mêlée. «Je ne comprends pas les Britanniques: ils adorent critiquer la famille royale, mais ils se pointent tous au mariage de William et Kate», dit Mark Gowers, Londonien d'adoption de 47 ans.

Les gens étaient tassés comme des sardines devant le palais. Quelques parents tentaient de s'extirper, traînant des enfants paniqués.

Catherine Middleton a semblé murmurer «Oh wow!» en voyant cette mer d'admirateurs. «Un baiser!», ont-ils scandé. Le couple s'est exécuté pas une, mais deux fois, en rougissant et en rigolant.

Leslie Spurin a marché dans la fontaine du monument de la reine Victoria pour les apercevoir. «L'eau était froide et je n'ai presque rien vu à cause de mes mauvais yeux», se plaignait la femme de 55 ans.

Après une réception donnée par la reine, le duc et la duchesse de Cambridge ont causé la surprise en émergeant du palais de Buckingham au volant d'une vieille Aston Villa pour un dernier salut. Des ballons avec les initiales de leurs prénoms avaient été accrochés au parechoc arrière par le prince Harry. «Ju5t Wed» pouvait-on lire sur la plaque d'immatriculation.

Pour les républicains et certains experts, les noces d'hier étaient un exercice de relations publiques. Les autres étaient attendris de voir le fils de la princesse Diana se marier par amour. Une rareté dans la famille royale.