Le patron de BP, Tony Hayward, a indiqué jeudi que le groupe pétrolier pourrait savoir «d'ici 12 à 24 heures» si sa nouvelle tentative visant à contenir la fuite de pétrole qui se déverse dans le golfe du Mexique est un succès.

«Les prochaines 12 à 24 heures nous donneront une indication quant au succès de cette tentative», a dit M. Hayward au cours d'une conférence de presse, depuis le centre d'opération de BP à Houston, au Texas.

«Comme nous l'avons toujours dit, rien de tout cela n'a jamais été fait, donc il y a toujours un risque», a-t-il mis en garde, alors que son groupe est allé jusqu'ici d'échec en échec avec toutes ses initiatives pour stopper l'écoulement de brut depuis plus de six semaines.

Les garde-côtes ont annoncé jeudi matin que BP avait réussi à sectionner le conduit à l'origine de la fuite. Cette opération délicate réalisée à 1500 mètres de profondeur à l'aide de pinces coupantes actionnées par des robots devrait permettre de poser un entonnoir censé récupérer le brut qui s'écoule, en le transférant à bord d'un navire en surface.

M. Hayward a également annoncé qu'une autre initiative visant à contenir la fuite était en cours.

«Celle-ci utilise le système sous-marin bâti pour l'opération «top kill» (l'une des méthodes ayant échoué), mais à l'envers. Donc au lieu d'injecter des liquides dans le puits, nous allons aspirer le flux de pétrole et de gaz via ce dispositif», a-t-il expliqué.

«Ce procédé sera opérationnel d'ici la fin de la semaine prochaine, donc à ce moment là nous aurons deux systèmes pour endiguer la fuite», a-t-il poursuivi.

À la fin du mois, d'autres méthodes plus durables devraient être mises en place, et devraient pouvoir résister à d'éventuels ouragans, a ajouté M. Hayward.

BP compte ensuite sur la construction de deux puits de secours pour stopper définitivement la marée noire.

Interrogé par ailleurs sur la campagne publicitaire lancée par son groupe dans la presse américaine -le groupe s'est acheté une pleine page dans les principaux quotidiens américains deux jours de suite- M. Hayward a assuré que BP «ne limitait pas du tout les ressources pour empêcher que le pétrole ne touche les côtes».

«Nous avons 30 000 personnes impliquées dans cet effort, dont 15 000 employées par BP, sous-traitants et garde-côtes, 15 000 bénévoles et des milliers de gardes nationaux», a-t-il souligné.

Fataliste, il a toutefois relevé que «BP sera là pendant très longtemps. Nous sommes conscients que ce n'est que le début. Nous serons encore là bien après le départ de la presse, des garde-côtes et de tous ceux impliqués dans la marée noire».