La Cour suprême des États-Unis a rejeté lundi un appel du Parti démocrate de l'Ohio qui demandait la validation d'une injonction prohibant aux partisans de Donald Trump certaines actions susceptibles d'intimider les électeurs lors du scrutin présidentiel.

Cette bataille judiciaire, suivie dans tout le pays en raison de ses implications, tire sa genèse dans des déclarations faites par le candidat républicain, qui a appelé ses militants à surveiller le 8 novembre le déroulement d'un vote selon lui «truqué» d'avance.

Craignant que cet appel ne débouche sur des intimidations d'électeurs - notamment issus de minorités - le Parti démocrate de l'Ohio avait saisi la justice en urgence, obtenant satisfaction dans un premier temps.

Le juge fédéral James Gwin a en effet émis vendredi une injonction ciblant les partisans de M. Trump, interdisant toute une série d'actions le jour du scrutin, comme suivre, interroger ou photographier les électeurs (ou leurs véhicules).

L'équipe de campagne de Donald Trump a immédiatement interjeté appel, obtenant raison à son tour: une cour d'appel de Cincinnati a suspendu dimanche l'ordonnance judiciaire, en estimant que les démocrates n'avaient pas suffisamment étayé leurs arguments.

La dernière manche s'est déroulée lundi devant la Cour suprême à Washington, saisie toujours en urgence par le Parti démocrate. La haute cour, composée de huit juges, a refusé de valider l'injonction rédigée par le juge fédéral James Gwin, offrant ainsi une victoire finale au camp de Donald Trump.

La plus haute instance judiciaire américaine est d'ordinaire réticente à intervenir juste avant un scrutin national.

La doyenne de la Cour, Ruth Bader Ginsburg, a publié un communiqué insistant sur le fait que l'État de l'Ohio disposait déjà d'une loi interdisant les intimidations électorales.

Mme Ginsburg a probablement ainsi cherché à justifier sa position donnant tort au juge Gwin, elle qui avait rompu son devoir de réserve en juillet pour traiter d'«imposteur» Donald Trump.

Après une campagne qui a particulièrement divisé les États-Unis, des milliers d'observateurs indépendants et défenseurs des droits civiques seront déployés mardi pour dissuader d'éventuelles actions déloyales dans les bureaux de vote.

Le ministère américain de la Justice a de son côté annoncé qu'il dépêcherait plus de 500 personnes dans 28 États pour y observer les opérations de vote.

Les associations redoutent des actes rappelant les pires heures des intimidations visant les Noirs, notamment dans le Sud anciennement ségrégationniste.

Les Afro-Américains et les Hispaniques penchent majoritairement du côté démocrate et donc d'Hillary Clinton.