« J'ai les plus grosses affluences et on n'a eu aucun blessé » : Donald Trump s'est défendu dimanche de faire monter la tension dans ses rassemblements de campagne, de plus en plus émaillés d'incidents, et a menacé d'envoyer ses supporteurs perturber les réunions de Bernie Sanders.

« J'ai de loin les plus grosses affluences, 25 000, 30 000 personnes. Et il y a parfois des perturbateurs, parfois envoyés par d'autres gens. Mais personne n'a été blessé. Aussi gros que soient mes rassemblements, personne n'a été blessé. Et pourtant certains protestataires sont des durs, sont de mauvaises personnes qui donnent des coups de poing, mais personne ne parle de cela dans les médias », a souligné le candidat républicain à la présidentielle dans une interview à Fox News.

Après plusieurs incidents à ses rassemblements ces derniers jours M. Trump s'est défendu dimanche, affirmant qu'il n'incitait pas à la violence, malgré une rhétorique incendiaire, sur les musulmans ou les Mexicains notamment. Il a accusé le candidat démocrate Bernie Sanders d'envoyer des militants pour perturber ses réunions de campagne et l'a menacé de représailles.

« Bernie Sanders ment quand il dit que les protestataires n'ont pas reçu l'ordre de venir à mes rassemblements. Attention Bernie, ou alors mes supporteurs iront à tes rassemblements! », a ainsi tweeté Donald Trump.

« Ce n'est pas du tout une menace », a-t-il tempéré quelques minutes après au micro de CNN. « Quand ses militants viennent dans mes rassemblements tout le monde pense que je suis le méchant. Mais si mes supporteurs allaient dans les siens, tout le monde dirait que c'est terrible, mes supporteurs seraient arrêtés et qui sait ce qui se passerait, et les gens diraient : "Oh, pauvre Bernie, c'est une honte"... Les médias me traitent de manière tellement injuste », a-t-il regretté.

Depuis le début de sa campagne M. Trump doit faire face presque à chaque rassemblement à des interruptions en raison d'opposants le plus souvent bruyants mais pacifiques, qui sont évacués des salles où il se produit. Mais vendredi le milliardaire a dû annuler un rassemblement à Chicago, en marge duquel se sont produites des échauffourées. Certains opposants à sa venue semblaient être des militants de Bernie Sanders.

Samedi, une personne a essayé de monter sur scène mais a été maîtrisée avant d'atteindre M. Trump par les agents du Secret Service qui le protègent. Et en soirée, la police a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser des opposants devant une salle où le magnat de l'immobilier tenait un rassemblement à Kansas City.

La campagne des primaires arrive à un tournant avec un vote important dans cinq grands États riches en délégués mardi, où M. Trump espère se démarquer définitivement de ses adversaires.

L'homme arrêté en Ohio avait planifié son intervention

Un homme arrêté samedi après avoir tenté de monter sur la scène lors d'une réunion de campagne de Donald Trump en Ohio aurait confié aux autorités qu'il avait planifié son intervention et prévu saisir le micro afin d'hurler que M. Trump était un raciste, mais n'avait jamais eu l'intention de blesser qui que ce soit.

Le journal Dayton Daily News a rapporté avoir mis la main sur un rapport de police comprenant les déclarations faites par Thomas DiMassimo, âgé de 22 ans, à la suite de son arrestation.

Selon le quotidien, M. DiMassimo aurait dit aux agents du service de police de Dayton qu'il avait remis les clés de sa voiture à sa copine avant de s'élancer vers l'estrade, sachant qu'il serait probablement arrêté.

La publication a raconté que le jeune homme avait sauté par-dessus une barrière en métal, s'était faufilé entre les gardiens de sécurité et avait presque réussi à grimper sur la scène avant d'être intercepté, plaqué contre le sol et menotté par des agents du service secret américain.

Une vidéo de l'incident montre Donald Trump, le favori de la course à l'investiture républicaine, se retourner afin de comprendre ce qui se passe puis être aussitôt encerclé par des membres du service secret.

L'homme d'affaires faisait campagne dans l'Ohio, samedi, en prévision de la primaire républicaine qui se déroulera dans l'État mardi.

Thomas DiMassimo, qui étudie en théâtre à l'université d'État Wright, a été libéré sous caution, samedi. Il a été accusé d'outrage à l'ordre public et d'avoir semé la panique.

M. Trump a remercié le service secret sur Twitter pour avoir réagi aussi rapidement et a laissé entendre que M. DiMassimo avait des liens avec le groupe armé État islamique, une allégation que plusieurs experts ont rejetée.

- Avec AP