Le président républicain de la Chambre des représentants américaine, John Boehner, a indiqué jeudi qu'il abandonnait tout effort pour abroger la réforme de l'assurance-santé de Barack Obama, haïe par son camp mais qui devrait désormais entrer complètement en vigueur.

«L'Obamacare, c'est la loi», a déclaré John Boehner sur la chaîne ABC, appelant par son surnom cette réforme de l'assurance-santé.

Interrogé sur une possible tentative d'abrogation après les récentes élections législatives, il a répondu que «l'élection change cela».

Le républicain a toutefois écrit plus tard sur Twitter que la réforme «augmentait les coûts et menaçait l'emploi. Notre but a été, et restera, l'abrogation totale».

Tout changement de la loi, même voté par la Chambre, serait de fait bloqué par le Sénat et la Maison-Blanche, aux mains des démocrates, mais cela n'a pas empêché les républicains de la Chambre de voter plusieurs fois des abrogations symboliques.

Promulguée par Barack Obama en 2009 après une longue bataille au Congrès, la réforme rend notamment obligatoire la souscription d'une assurance-maladie sous peine d'amende, une mesure qui n'entrera en vigueur qu'en 2014.

Cette obligation avait provoqué la fureur de la droite américaine, révoltée par l'idée que l'État fédéral puisse forcer les citoyens à acheter un produit, quel qu'il soit.

Mais la Cour suprême, saisie par plusieurs États dirigés par des républicains, a tranché en juin en faveur du président, rendant impossible toute nouvelle procédure judiciaire.

Le candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney s'était engagé, en cas de victoire, à signer un décret dès le premier jour de son mandat pour dispenser les États de l'application de la loi. Au Congrès, les républicains espèraient pouvoir couper les vivres nécessaires à l'application de la réforme.

La réforme vise à permettre aux 32 millions d'Américains non assurés de bénéficier d'une couverture, quels que soient leurs antécédents médicaux, et à un prix abordable.

Evoquant plus largement le dossier fiscal, John Boehner a lors de la même interview répété qu'il n'accepterait aucune hausse d'impôt, même pour les plus riches, comme le réclame le président Obama.

Républicains et démocrates doivent impérativement s'accorder sur un budget, même temporaire, avant la fin de l'année, quand le «mur budgétaire» se matérialisera.

Le terme désigne la brusque augmentation des impôts et la baisse générale des dépenses publiques qui doivent devenir effectives de façon automatique en janvier, selon une loi votée en 2011.

Autre annonce conciliante de John Boehner, décidé à sortir de l'impasse dans laquelle le Congrès se trouve depuis deux ans: le républicain estime possible une réforme des lois sur l'immmigration, alors que 12 millions d'immigrés sans papiers vivent aux Etats-Unis.

«Cela fait longtemps qu'une approche globale est nécessaire, et je suis sûr que le président, moi-même et d'autres pourront trouver un terrain d'entente pour régler cette question une bonne fois pour toutes», a-t-il indiqué.