Mitt Romney a pris ses distances après les déclarations d'un candidat républicain au Sénat sur le viol qui a essuyé de violentes critiques mardi soir, moins de deux semaines avant l'élection présidentielle.

La gaffe du candidat de l'Indiana, Richard Mourdock, pour qui les grossesses des suites d'un viol étaient « une volonté de Dieu », a donné l'occasion au président Barack Obama d'attaquer de nouveau son rival sur sa vision du droit des femmes afin de tenter de rallier à lui leurs voix pour le scrutin du 6 novembre.

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S'exprimant dans le cadre de sa campagne, Mourdock a affirmé que la vie débutait dès la conception et qu'il était opposé à tout recours à l'avortement, excepté quand la vie de la mère était en danger.

« Je me suis posé la question pendant longtemps, mais j'ai réalisé que la vie était cette offrande de Dieu et je pense que même si la vie commence dans cette horrible situation qu'est le viol, c'est quelque chose qui résulte de la volonté de Dieu », a-t-il dit.

L'équipe de campagne de Mitt Romney a voulu prendre ses distances avec ces déclarations, le porte-parole Andrea Saul précisant que « le gouverneur Romney est en désaccord avec les déclarations de Richard Mourdock et elles ne reflètent pas ses positions à ce sujet ».

Romney s'était déclaré contre l'avortement sauf dans les cas de viol, d'inceste ou lorsque la vie de la mère était en danger.

Le président Barack Obama accuse depuis longtemps Romney et d'autres républicains de partager des positions extrêmes vis-à-vis de l'avortement et sur d'autres droits des femmes.

Les deux candidats étant au coude à coude, les femmes pourraient être un élément crucial dans le basculement d'un État pour l'un ou l'autre des candidats lors de l'élection du 6 novembre.

Lors du dernier débat lundi, Obama a accusé Romney de vouloir ramener les États-Unis au « niveau social des années 50 ».

Romney a juré vouloir être un « président pro-vie », et a inscrit dans son programme présidentiel de revenir sur la décision de 1973 de la Cour suprême légalisant l'avortement, laissant le choix aux États de décider de la légalité d'une telle pratique.

Un autre candidat républicain au Sénat, Todd Akin, a déclenché une controverse en août lorsqu'il a affirmé que le corps d'une femme pouvait éviter la grossesse en cas de « viol forcé ».

Ses déclarations lui avaient valu une avalanche de condamnations de la part des deux partis politiques et de Romney lui-même. Akin s'est excusé, mais a refusé d'abandonner la course, comme le lui demandaient les républicains, poursuivant la bataille sénatoriale dans le Missouri.