Il habite depuis quatre ans à l'adresse la plus prestigieuse des États-Unis. Il se déplace à bord de son propre avion, Air Force One, dont le nom rappelle son rôle de commandant en chef des forces armées américaines. Il est entouré d'un personnel nombreux qui fait ses quatre volontés.

Mais Barack Obama n'a oublié ni ses origines modestes ni les difficultés qui se dressent devant les familles de la classe moyenne. Tel est le message que sa femme Michelle voulait transmettre hier lors de la première soirée de la convention démocrate de Charlotte, qui désignera officiellement le président comme candidat à sa réélection en novembre.

Au moment de mettre sous presse, la première dame des États-Unis n'avait pas encore prononcé son discours. Mais elle avait déjà donné un aperçu de son message dans ses plus récentes interventions publiques.

« Votre président est le fils d'une mère célibataire qui en a arraché pour payer ses études et ses factures «, a-t-elle notamment dit. « Il est le petit-fils d'une femme qui se levait avant l'aube chaque jour pour prendre l'autobus afin de se rendre à son travail dans une banque. »

« Je rappelle aux gens que Barack sait ce que cela signifie quand une famille connaît des difficultés. Et c'est pourquoi je l'aime, et c'est pourquoi je le défendrai toujours », a-t-elle ajouté.

À l'instar d'Ann Romney, qui a fait vibrer la corde sensible des délégués républicains à Tampa, Michelle Obama fait partie des porte-parole les plus efficaces de son mari. Pas moins de 66 % des Américains ont une opinion favorable à son sujet, selon un sondage publié par Gallup en mai.

Et la première dame des États-Unis connaît mieux que quiconque ce président qui demeure une énigme aux yeux de plusieurs Américains. Elle devait donc s'efforcer, lors de son discours, de vanter la compassion de son mari.

Elle a également défendu les politiques de son mari, le présentant comme le champion des familles de la classe moyenne.

L'approche de Julian Castro

La First Lady avait été précédée à la tribune de la convention démocrate par le maire de San Antonio, Julian Castro. Âgé de 37 ans, ce petit-fils d'immigrés mexicains a écrit une page d'histoire en devenant le premier Latino-Américain à prononcer le discours clé de la convention d'un des grands partis américains.

En 2004, Barack Obama avait profité de la même tribune pour se bâtir, du jour au lendemain, une réputation de grand tribun rassembleur. Julian Castro a choisi une approche différente, consacrant une partie de son discours à critiquer durement Mitt Romney.

« Mitt Romney, très simplement, ne comprend pas », a-t-il déclaré selon des extraits de son discours remis aux journalistes en fin d'après-midi. « Il y a quelques mois, il a visité une université en Ohio et donné aux étudiants quelques conseils d'entrepreneuriat. Démarrez-vous une entreprise, a-t-il dit. Mais comment? Empruntez de l'argent à vos parents si vous le devez, a-t-il dit. Ciel, pourquoi n'y ai-je pas pensé? », a ajouté Castro en soulevant les rires des spectateurs.