À quelques heures de la fermeture des bureaux de vote au Mississippi et en Alabama mardi, Mitt Romney a déclaré que la campagne de son plus sérieux rival, Rick Santorum, avait atteint un stade «désespéré».

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Santorum a fait ravaler ses paroles à l'ancien gouverneur du Massachusetts. Le candidat ultraconservateur a de nouveau chamboulé la course à l'investiture républicaine pour la présidence, remportant les primaires du Mississippi et en Alabama, deux États du Sud profond où Romney espérait prouver sa capacité d'attirer le vote des républicains les plus conservateurs.

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Peine perdue: Romney le modéré a fini troisième dans les deux États.

«Pour quelqu'un qui pense que l'issue de cette course est inévitable, il a dépensé beaucoup d'argent pour être inévitable», a déclaré Santorum lors de son discours de la victoire.

L'ancien sénateur de Pennsylvanie a obtenu 35% des suffrages en Alabama contre 30% à Newt Gingrich, 28% à Romney et 5% pour Ron Paul. Au Mississippi, il a arraché la victoire avec 33% contre 32% pour Gingrich, 30% pour Romney et 4% pour Paul.

Les chrétiens évangéliques auront joué un rôle déterminant dans ces résultats. Ils ont représenté 81% des électeurs dans la primaire du Mississippi et 73% en Alabama. De toute évidence, Romney n'a pas été en mesure de rassurer cet électorat qui se méfie de lui pour des raisons idéologiques ou religieuses.

Tout en secouant le favori pour affronter Barack Obama, les résultats des primaires du Mississippi et de l'Alabama pourraient signifier la fin de la candidature de Newt Gingrich. L'ancien président de la Chambre des représentants aura du mal à justifier la poursuite d'une campagne qui reposait sur un succès anticipé dans les États du Sud.

Chose certaine, Santorum renouvellera ses pressions auprès de Gingrich pour qu'il abandonne la course. Il rêve depuis plusieurs semaines à un duel avec Romney. L'Alabama et le Mississippi mettaient en jeu 84 des 1144 délégués nécessaires pour remporter l'investiture républicaine. Avant les scrutins de mardi, Romney menait avec 454 délégués contre 217 pour Santorum, 107 pour Gingrich et 47 pour Paul, selon les calculs de l'Associated Press.

Les deux prochaines étapes de la course républicaine auront lieu samedi au Missouri, où seront organisés des caucus, et mardi prochain dans l'Illinois, où se tiendra une primaire.

Santorum a fait valoir au cours des derniers jours que Romney ne parviendra pas d'ici la fin des primaires et caucus à atteindre le chiffre magique de 1144 délégués. Il croit ainsi en la possibilité d'une convention contestée à Tampa, où le candidat présidentiel du Parti républicain serait choisi sur place.

Le scénario paraît moins farfelu à la suite des résultats de mardi.

Ces scrutins sont intervenus au lendemain de la publication de sondages indiquant une baisse soudaine de la cote de popularité de Barack Obama. Celle-ci est passée de 50% à 41% en l'espace d'un mois, selon une enquête réalisée pour le New York Times et la chaîne de télévision CBS.

Dans un autre sondage, pour le compte du Washington Post et la chaîne de télévision ABC, le président a perdu quatre points par rapport à une enquête réalisée il y a cinq semaines.

Les analystes du Post ont établi un lien entre cette baisse de popularité et la hausse des prix de l'essence à la pompe aux États-Unis.