L'équipe de campagne de Barack Obama a lancé vendredi une vive attaque contre Mitt Romney, adversaire probable du président sortant à l'élection de novembre, accusant le républicain d'avoir pillé des entreprises et licencié à tour de bras quand il était dans les affaires.

Déjà critiqué par ses rivaux républicains sur son rôle à la tête du fonds d'investissement Bain Capital et sur ses déclarations selon lesquelles il aurait créé 100 000 emplois, le multimillionnaire Romney voit s'ouvrir un nouveau front avec cette attaque du camp démocrate.

Stratège de l'équipe de campagne du président, Stephanie Cutter a pris pour cible dans une note le passé d'entrepreneur de M. Romney qui ne cesse d'affirmer avoir les compétences et l'expertise nécessaires pour relancer l'économie.

Mme Cutter accuse le candidat à l'investiture républicaine d'avoir, quand il dirigeait Bain Capital dans les années 1980 et 1990, utilisé l'argent de riches investisseurs pour prendre le contrôle d'entreprises en faillite et d'avoir dépouillé ces dernières, mettant de nombreux employés au chômage avant de revendre les actifs au prix fort.

«La crise économique et les inégalités de revenus sont en grande partie dues aux quelques personnes qui font passer les profits avant les gens», écrit Mme Cutter.

Elle accuse M. Romney d'avoir fermé plus de 1000 usines, magasins et bureaux, réduisant les salaires, avantages sociaux et retraites des employés, et d'avoir, tout en gagnant des millions de dollars, délocalisé à l'étranger des emplois américains.

Au contraire, M. Obama va rétablir la justice pour les consommateurs, aider la classe moyenne et soutenir les entreprises, affirme-t-elle.

Romney favori en Caroline du Sud

Après ses succès en début de mois aux primaires d'Iowa et du New Hampshire, M. Romney tente d'atténuer les dégâts causés par l'affaire Bain Capital avant la primaire de Caroline du Sud, vue comme l'élection de la dernière chance pour ses rivaux républicains Newt Gingrich, Rick Santorum et Rick Perry.

L'équipe de M. Romney vient de diffuser une publicité le décrivant comme un «homme d'affaires conservateur» qui a relancé des distributeurs célèbres comme Sports Authority et Staples.

«Mitt Romney a participé à la création et à la direction d'une entreprise (Bain Capital) qui a investi dans des sociétés en difficulté, il a aidé à la création d'entreprises, reconstruit certaines, et a créé des milliers d'emplois, voilà les faits», explique la publicité.

«Nous nous attendions à ce que l'administration Obama fasse le procès de l'économie de marché, mais, comme le dit le Wall Street Journal, les adversaires (républicains) de M. Romney se font honte en prenant le parti d'Obama.»

M. Romney est toujours largement favori dans la course à la nomination républicaine. Certains observateurs voient en lui le candidat le plus à même d'affronter M. Obama à la présidentielle du 6 novembre.

Vendredi, un sondage effectué auprès des électeurs républicains de Caroline du Sud a montré que l'ancien gouverneur du Massachusetts faisait la course en tête avec 29% d'intentions de vote, devant M. Gingrich (25%), et Ron Paul, un ultraconservateur isolationniste aux positions atypiques (20%).

De son côté, M. Obama, qui ne s'est pas mêlé personnellement aux attaques contre M. Romney, a annoncé vendredi un nouveau plan destiné à rationaliser les administrations gouvernementales. Ce plan, qui prévoit de réunir plusieurs départements chargés du commerce, vise à désamorcer les critiques républicaines accusant M. Obama d'étendre sans cesse l'emprise de l'État.