Mitt Romney venait à peine de proposer un pari de 10 000$ à Rick Perry que le Parti démocrate lançait sur le réseau social Twitter une discussion ayant pour thème ce qu'on peut acheter avec cette somme d'argent.

La discussion, identifiée par le mot-clic #What10KBuys, est rapidement devenue l'une des plus populaires sur Twitter non seulement aux États-Unis, mais également dans le monde entier.

«Je connais des gens qui travaillent fort chaque jour et qui gagnent cette somme annuellement», a écrit l'ex-stratège démocrate Donna Brazile, devenue commentatrice à CNN, durant le débat tenu samedi soir en Iowa entre les candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012.

«Mitt Romney doit comprendre leur situation», a ajouté Brazile sur son fil Twitter.

Cet énième débat entre prétendants républicains à la présidence a été marqué par de nombreuses attaques ciblant Newt Gingrich, nouveau favori de la course à l'investiture républicaine, dont le coup de départ officiel sera donné le 3 janvier à l'occasion des caucus de l'Iowa.

Mais le pari de Mitt Romney a dominé les commentaires pendant et après le débat. Et les démocrates n'ont pas été les seuls à exploiter la proposition de l'ancien gouverneur du Massachusetts, dont la fortune personnelle est évaluée à plus de 200 millions de dollars.

«Je suis pas mal certain qu'en roulant vers le studio ce matin, je n'ai passé devant aucune maison où des gens pensent qu'un pari de 10 000$ est même possible», a déclaré Rick Perry, hier, sur le plateau de l'émission Fox News Sunday. «Je pense donc qu'il est déconnecté de la réalité des citoyens de l'Iowa.»

Mitt Romney a proposé à Rick Perry un pari de 10 000$ après que le gouverneur du Texas eut mis en doute la sincérité de son opposition à une disposition controversée de la réforme du système de santé de Barack Obama.

«Rick, vous savez quoi? 10 000$?», a déclaré Romney pour prouver qu'il avait raison.

«Je ne fais pas dans les paris», a répliqué son rival.

Freiner Gingrich

Il est encore trop tôt pour savoir si cet échange sera fatal pour Mitt Romney, qui était perçu par les stratèges de Barack Obama comme le plus dangereux des prétendants républicains à la présidence. Une chose est cependant certaine: cette histoire tombe mal pour lui.

Mitt Romney se devait samedi soir de freiner l'élan de Newt Gingrich, qui a pris une avance considérable sur lui dans trois des quatre États qui tiennent les premiers scrutins de la course à l'investiture républicaine (Iowa, Caroline-du-Sud et Floride). Une de ses premières attaques contre la nouvelle coqueluche des républicains s'est cependant retournée contre lui.

«Nous n'avons pas besoin de gens qui ont passé leur vie à Washington pour nous sortir du pétrin dans lequel nous nous trouvons. Nous avons besoin de gens qui viennent de l'extérieur», a-t-il déclaré.

La riposte de Gingrich a été cinglante. «Soyons francs: la seule raison pour laquelle vous n'êtes pas un politicien de carrière est que vous avez perdu contre Teddy Kennedy en 1994», a-t-il déclaré.

Romney a également reproché à Gingrich d'avoir tenu des propos «incendiaires» en déclarant que les Palestiniens «sont un peuple inventé». Mais l'ancien président de la Chambre des représentants a défendu sa déclaration faite vendredi à une chaîne de télévision juive aux États-Unis.

«Ce que j'ai dit est-il factuellement correct? Oui. Quelqu'un doit avoir le courage de dire la vérité. Ces gens sont des terroristes. Ils enseignement le terrorisme dans les écoles», a-t-il déclaré.

Le représentant du Texas Ron Paul, qui pourrait causer une surprise dans l'Iowa, est l'un des rivaux de Newt Gingrich qui ont formulé les critiques les plus dures à l'endroit de ce dernier lors du débat de samedi soir.

«Il a reçu beaucoup d'argent de Freddie Mac», a-t-il notamment déclaré en faisant allusion aux 1,8 million de dollars versés à Newt Gingirch par le géant du refinancement hypothécaire, bête noire des conservateurs.

Électeurs peu impressionnés

Au lendemain du débat républicain, un sondage réalisé pour le compte de NBC News a donné à entendre que les électeurs d'au moins deux États ne sont guère impressionnés par les deux principaux prétendants du GOP à la présidence. En Floride, un champ de bataille clé, Barack Obama devance Romney par 7 points et Gingrich par 12 points.

En Caroline-du-Sud, Un État qui a l'habitude de voter républicain, le président a une avance de trois points sur Romney et de quatre points sur Gingrich.

C'est kif-kif, selon Obama

Faisant valoir ses arguments en vue de sa réélection à la présidence des États-Unis, Barack Obama soutient que l'identité de son rival républicain n'a pas d'importance, car la vision fondamentale des candidats du parti adverse est la même, et contrastera largement avec la sienne.

Lors d'une entrevue accordée à l'émission 60 Minutes du réseau CBS, diffusée hier soir, M. Obama a par ailleurs reconnu que si les électeurs croient au programme républicain de réduction des impôts - y compris pour les riches - et de réglementation moins stricte, alors il sera battu.

Mais il doute que le peuple américain emprunte cette direction, car les électeurs, dit-il, ne croient probablement pas qu'une telle philosophie puisse fonctionner, d'après ce qu'ils ont vécu dans le passé. Selon M. Obama, les deux principaux candidats républicains, Mitt Romney et Newt Gingrich, affichent les mêmes croyances.

«La différence de philosophie entre la direction que je veux donner au pays et... où ils disent qu'ils veulent le mener sera frappante. Et le peuple américain sera confronté à un choix intéressant, et ce sera un débat intéressant», a-t-il ajouté.

-Avec AP