Les prétendants à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine de 2012 espèrent profiter du retrait ce week-end, du Noir Herman Cain plombé par des accusations de scandales sexuels, mais Newt Gingrich, nouveau favori, paraît, pour l'heure, en être le principal bénéficiaire.

Herman Cain, ancien PDG d'une grande chaîne de pizzerias, avait, grâce à un certain charisme et à son franc-parler, séduit une partie de la frange la plus conservatrice des républicains, se retrouvant en tête des sondages en septembre et octobre, au coude à coude avec le favori d'alors Mitt Romney.

Mais ce soutien s'est étiolé au fur et à mesure que des accusations de harcèlement sexuel et d'adultère ainsi que des gaffes du candidat noir sur des questions de politique étrangère ont fait jour dans les médias américains, profitant apparemment à Newt Gingrich, devenu le nouveau favori.

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Selon un dernier sondage réalisé auprès des républicains de l'Iowa (Centre), État-clé où sont lancées les primaires républicaines le 3 janvier. Newt Gingrich obtient 25% de soutiens, devant le représentant du Texas Ron Paul (18%) et l'ancien gouverneur Mitt Romney (16%).

Dans un autre sondage national diffusé jeudi, Newt Gingrich devançait largement le favori d'alors, Mitt Romney, avec 38% d'intentions de vote chez les électeurs républicains, contre 17% pour l'ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est).

Après le retrait d'Herman Cain, toute la question est de savoir maintenant où les soutiens purs et durs du candidat déchu vont reporter leurs voix, analysait dimanche le Washington Post.

Les candidats républicains n'ont pas perdu de temps, cherchant dès samedi à séduire les admirateurs de M. Cain.

Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants lui aussi connu pour ses liaisons extra-conjugales, a loué «le courage de Herman Cain pour parler de grandes idées et se focaliser sur l'économie».

Michele Bachmann, une élue de la Chambre des représentants, a affirmé dimanche que «de nombreux militants de M. Cain appelaient son quartier général de campagne».

«Ils viennent nous rejoindre», a-t-elle déclaré dans un entretien dimanche avec la chaîne CNN.  «Cela s'explique en partie par le fait que les gens me voient comme la candidate du Tea Party», a ajouté Mme Bachmann, à la traîne dans les sondages.

Enfin, Ron Paul, un médecin de formation et libertaire de combat, a lui aussi exprimé l'espoir dimanche de séduire une partie de ces voix: «Nous prêtons beaucoup d'attention à ces électeurs, car de toute évidence ils vont se retourner quelque part la semaine prochaine ...et je suis optimiste sur la possibilité de récupérer quelques votes dans ce groupe», a-t-il déclaré dimanche sur CNN.

Toutefois, Mitt Romney pourrait aussi bénéficier de la sortie de M. Cain. Samedi, il les a invités à «examiner soigneusement ce qu'il représente».

Un sondage du Pew Center publié fin novembre montrait que les soutiens de l'ex-candidat noir, interrogés sur un second choix, s'étaient exprimés de manière égale, entre MM. Romney et Gingrich.

«J'espère qu'après avoir évalué les différents candidats ils se rendront compte que je suis le leader dont le monde a besoin», a dit l'ancien gouverneur lors d'une réunion électorale dans le New Hampshire (nord-est), État également clé qui tiendra ses primaires peu après les caucus de l'Iowa.