Les autorités ont porté un nouveau coup aux anti-Wall Street en démantelant dans la nuit deux des plus gros campements anti-capitalistes des États-Unis à Los Angeles et Philadelphie, deux semaines après l'évacuation des manifestants new-yorkais à l'origine du mouvement.

Ces expulsions sont un nouveau coup dur pour le mouvement, qui peine à trouver un second souffle depuis son apparition à New York le 17 septembre.

À New York, coeur symbolique du mouvement, les manifestants ont dû quitter le square Zuccotti il y a deux semaines. Ils se retrouvent encore pour des manifestations ponctuelles, mais la dernière remonte au 23 novembre. Leur site internet témoigne que les manifestants «cherchent désespérément des abris et des moyens de transport».

À Oakland (Californie) ou à Portland (Oregon), des campements de protestataires ont également été démontés à la mi-novembre.

Dans la capitale Washington en revanche, les insurgés occupent toujours deux camps de fortune non loin de la Maison-Blanche, mais des rumeurs commencent à courir parmi les médias locaux et les manifestants sur une note des autorités évoquant «l'augmentation des incidents» et qui serait le signe annonciateur d'une prochaine expulsion.

Plutôt confiants, les anti-Wall Street de la capitale se préparent pourtant à passer l'hiver sous leurs tentes.

À Los Angeles, environ 500 personnes étaient présentes au moment de l'intervention de la police dans la nuit de mardi à mercredi, selon un photographe de l'AFP. Le démantèlement du camp est finalement intervenu 48 heures après l'expiration d'un ultimatum fixé par le maire de la ville.

Peu après minuit (3h, heure de Montréal), les forces de l'ordre ont annoncé avec des mégaphones que le campement était désormais considéré comme illégal, et que les manifestants devaient quitter les lieux «immédiatement» sous peine d'être interpellés.

Après avoir passé des heures à se demander d'où les polices surgiraient, les insurgés ont finalement vu les forces de l'ordre sortir directement des locaux de l'hôtel de ville, pendant que leurs collègues qui cernaient les manifestants procédaient à de premières arrestations.

L'opération s'est ensuite poursuivie dans le calme et les policiers se sont mis à démonter les tentes.

«Nous avons effectué au total un peu plus de 200 arrestations», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Lorenzo Quezada.

Vers 5h30, heure locale (8h30, heure de Montréal), le démantèlement du campement était toujours en cours, la police tentant de déloger les derniers manifestants qui s'y trouvaient. «Il y a encore quelques manifestants qui ont grimpé aux arbres. Des policiers essaient de les faire descendre», a expliqué M. Quezada.

Au total, quelque 1200 policiers ont pris part à l'opération dans la Cité des Anges.

À peu près au même moment, à l'autre bout du pays, la police a également démantelé un campement à Philadelphie, en Pennsylvanie. Plusieurs dizaines d'arrestations y ont eu lieu, selon un journaliste de l'AFP.

«Je pense que nos policiers ont montré de la retenue dans l'opération. Nous avons été très patients», a déclaré à l'AFP le commissaire Charles Ramsey.

À Philadelphie comme à Los Angeles, les policiers étaient suivis par des camions poubelles, pour emporter les tentes, les bâches et les pancartes accumulées dans les deux campements.

Quelques échauffourées ont éclaté au cours de ces deux opérations, mais ces dernières se sont déroulées dans l'ensemble dans le calme.