Les catastrophes dans le monde en 2013, qu'elles soient dues à l'homme ou à la nature, ont causé plus de morts qu'en 2012, mais seront moins coûteuses pour les assurances, car peu de personnes sont assurées dans les pays dévastés comme les Philippines, selon une estimation publiée mardi par l'assureur Swiss Re à Zurich.

En 2013, quelque 25 000 personnes ont perdu la vie dans des catastrophes dans le monde, dont la plus meurtrière a été le typhon Haiyan aux Philippines, en novembre, avec 7000 morts.

Dans ce pays, les montants assurés sont modestes, de même que dans d'autres pays en développement, selon le chef-économiste de Swiss Re Kurt Karl.

«Dans beaucoup de régions du monde, le taux de pénétration de l'assurance est encore faible», a-t-il déclaré.

Selon une estimation du cabinet de consulting Air-Worldwide, le typhon aux Philippines a causé des dommages estimés entre 6,5 et 14,5 milliards de dollars. Sur ce montant, seuls 300 à 700 millions USD sont couverts par une assurance.

En 2012, il y a eu nettement moins de morts, avec 14 000 décès provoqués par ces catastrophes naturelles ou humaines dans le monde.

Les années les plus meurtrières ont été 2004, avec notamment le Tsunami et 235 168 morts et 2010, avec le tremblement de terre à Haïti et 297 295 morts.

L'année 2013 devrait cependant moins cher au monde de l'assurance, avec seulement 44 milliards USD à débourser pour couvrir les dommages assurés, soit moitié moins qu'en 2012 (81 milliards USD).

Le groupe Swiss Re, numéro 2 mondial de la réassurance, publie chaque année en décembre un rapport sur les  catastrophes dans le monde dans l'année écoulée, et une estimation des coûts qui y sont liés.

Trois mois plus tard, en mars, Swiss Re publie des chiffres définitifs, notamment la facture pour les compagnies d'assurance pour les dommages liés à ces catastrophes.

En 2013, les assureurs devraient débourser 38 milliards pour les catastrophes naturelles (75 milliards en 2012) et 6 milliards pour les catastrophes dues à l'homme, un chiffre stable.

L'ensemble des dommages économiques, couverts ou non par une assurance, et dûs à ces catastrophes en 2013 est chiffré à 130 milliards USD, contre 196 milliards USD.

Si l'on déduit la couverture par les assurances, la facture à payer par la communauté internationale pour les dommages en 2013 devrait s'élever à 86 milliards USD, soit moins qu'en 2012 (105 milliards USD).

À part le typhon aux Philippines, l'année 2013 a aussi été marquée par les inondations en Europe centrale et orientale de juin, qui ont causé des pertes économiques de 18 milliards USD, dont 4 milliards sont couverts par les assurances.

En juin également, les inondations ont touché la province canadienne d'Alberta, causant des dommages couverts par l'assurance de 1,9 milliard USD, soit un montant record pour une catastrophe dans ce pays.

L'Europe n'a pas non plus été épargnée par les catastrophes météo, comme la tempête Andreas, qui a balayé l'Allemagne et la France en juillet dernier, provoquant des dommages couverts par les assurances de 3 milliards USD.

Plus tard dans l'année, la tempête Christian en Europe du nord et centrale a causé des dommages couverts par l'assurance de 1 milliard USD.

Enfin, la toute récente tempête Xaver dans cette même région, a de nouveau alourdi la facture de 1 milliard USD pour les assurances.

Les trois catastrophes les plus coûteuses pour le monde de l'assurance en 2013 ont eu lieu en Europe et en Amérique du Nord, où il y a un taux d'assurance élevé.

Les inondations qui ont ravagé l'Allemagne et la République tchèque en 2013, ont été la catastrophe la plus coûteuse de l'année pour les assureurs dans le monde, avec 4,1 milliards USD à débourser.

La deuxième catastrophe la plus chère a été en juillet la tempête Andreas (Allemagne, France) avec 3,4 milliards USD.

Enfin, la 3e catastrophe de ce classement a frappé en juin au Canada, avec de très fortes inondations, au coût estimé de 1,9 milliard USD.