La justice française va enquêter sur l'assassinat d'un Arabe israélien commis par le groupe armé État islamique actif en Syrie et en Irak, impliquant un djihadiste francophone, a annoncé jeudi à l'AFP une source judiciaire.

Sur les images d'une vidéo de DAECH (un acronyme de l'État islamique) diffusée mardi, on voit un jihadiste s'exprimant en français en compagnie d'un enfant d'une douzaine d'années qui semble exécuter avec un pistolet un homme présenté comme un espion d'Israël.

Selon des sources proches du dossier, il s'agit probablement de Sabri Essid, un Français proche de Mohamed Merah, et de son beau-fils. Mohamed Merah avait assassiné sept personnes - trois militaires et quatre juifs -, en mars 2012 à Toulouse et Montauban dans le sud-ouest de la France, avant d'être abattu par la police.

Ces identifications de Sabri Essid et de son beau-fils n'ont pas été confirmées à ce stade de source officielle française.

L'enquête a été ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste, apologie du terrorisme et incitation à commettre des actes de terrorisme.

C'est la première application en France de ce dernier motif de poursuites.

Sabri Essid est le fils d'un compagnon de la mère de Mohamed Merah. Âgé de 31 ans, il est parti pour la Syrie au printemps 2014, avec des proches, dont une autre figure du jihadisme dans le sud-ouest de la France, Thomas Barnouin.

Les deux hommes avaient été interceptés en 2006 par l'armée syrienne alors qu'ils se rendaient en Irak pour y prendre part au djihad contre les forces de la coalition internationale. Ils avaient été condamnés en 2009 à cinq ans de prison.

Dans l'enregistrement vidéo diffusé par l'EI, l'homme qui pourrait être Sabri Essid menace Israël et évoque en français l'un des attentats commis en janvier à Paris, l'attaque contre un supermarché casher dans lequel un jihadiste, Amédy Coulibaly, avait assassiné quatre juifs avant d'être abattu par les forces de l'ordre.

Ces attentats avaient fait 17 morts et ses trois responsables avaient été tués par des policiers et gendarmes français.