Le chef du groupe armé État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, a été blessé dans une frappe aérienne, ont rapporté les autorités irakiennes, ce que n'a pas confirmé le Pentagone.

Ce sont les ministères irakiens de la Défense et de l'Intérieur qui ont publié des communiqués disant que le chef extrémiste avait été blessé, sans élaborer davantage.

Selon un responsable du renseignement du ministère de l'Intérieur, il a été blessé samedi durant une rencontre avec des membres de son groupe à Qaim, dans la province d'Anbar. Un autre responsable militaire a également appris qu'il avait été blessé.

Par contre, le ministère de la Défense irakien a indiqué sur sa page Facebook que le chef se trouvait plutôt à Mossoul, dans le nord de l'Irak.

L'opération aurait été menée par les forces irakiennes, selon les sources des deux ministères, qui ont parlé sous le couvert de l'anonymat.

Le Commandement central des États-Unis a indiqué vendredi que des tirs aériens avaient touché le sol de Qaim vendredi, détruisant un véhicule armé des combattants et deux de leurs points de contrôle.

Personne ne pouvait préciser la gravité des présumées blessures d'al-Baghdadi.

Dimanche, le colonel américain Patrick Ryder ne s'est pas avancé sur les informations partagées par le gouvernement irakien.

«Nous n'avons pas d'informations pour corroborer les rapports indiquant que le chef du groupe armé ÉI a été blessé», a-t-il indiqué.

Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdurrahman, des combattants du groupe ÉI auraient été transportés en Syrie pour se faire soigner à la suite des tirs près de Qaim.

«Ils ont amené des blessés à l'hôpital Aisha, à Boukamal. Nous ne savons pas si quelqu'un est mort, ou pas. Mais nous sommes certains qu'ils ont amené quelques militants blessés à l'hôpital», a précisé M. Abdurrahman.

Les États-Unis ont placé une récompense de 10 millions $ US sur la tête du chef islamiste. Depuis qu'il a pris, en 2010, les rênes du groupe État islamique, qui était alors une branche d'al-Qaïda, il l'a transformé en force militaire indépendante transnationale. Il est en quelque sorte devenu la figure la plus importante de la communauté djihadiste internationale.

L'énigmatique Abou Bakr al-Baghdadi est connu pour n'être apparu qu'une seule fois en public, présumément dans une mosquée à Mossoul, en juin dernier, seulement cinq jours avant que le groupe ÉI établisse des califats dans des territoires syriens et irakiens.

Depuis, les combattants ont établi de véritables administrations dans les villes qu'ils contrôlent. L'Irak a alors été plongé dans la pire crise depuis le retrait des troupes américaines, en 2011.

La semaine dernière, le groupe extrémiste a exécuté des centaines de femmes, d'hommes et d'enfants d'une tribu. Les combattants islamistes craignaient que les membres de la tribu sunnite Albounimer menacent son pouvoir dans la région.

Vendredi, le président américain, Barack Obama, a autorisé le déploiement de 1500 soldats pour appuyer les troupes irakiennes, notamment dans la province d'Anbar où la lutte est féroce. Cette annonce porterait à 3100 le nombre de soldats américains en sol irakien. Présentement, environ 1400 soldats américains s'y trouvent, sur une possibilité de 1600.

En entrevue à l'émission «Face the Nation» diffusée dimanche, M. Obama a assuré que les frappes aériennes étaient efficaces jusqu'à maintenant.

«Nous sommes désormais en position de passer à l'offensive», a-t-il souligné.