Le général américain John Allen, commandant la coalition internationale en Afghanistan, entend «coopérer pleinement» à l'enquête du Pentagone qui le vise pour une correspondance jugée «déplacée» avec une femme, a annoncé mercredi son avocat.

«Le général Allen entend coopérer pleinement avec les enquêteurs de l'Inspection générale et a ordonné à son équipe de faire de même», affirme dans un communiqué le colonel des Marines John Baker, selon qui l'officier souhaite que l'affaire soit résolue «aussi vite et complètement que possible».

Il s'agit de la première déclaration officielle émanant du général quatre étoiles depuis sa mise en cause mardi pour de nombreux échanges de courriers électroniques «déplacés» et confinant au flirt avec Jill Kelley, une femme de 37 ans habitant Tampa, en Floride.

L'avocat n'évoque pas dans le communiqué les faits qui sont reprochés à l'officier, qui selon le Pentagone, nie tout adultère.

Il «apprécie sincèrement le soutien exprimé par le président, le secrétaire à la Défense, les membres du Congrès et le public», précise toutefois le colonel Baker.

Le président a une «très haute opinion du général» et «fait confiance au général Allen», avait déclaré mardi son porte-parole Jay Carney.

Le général Allen devait être entendu jeudi par la commission de la Défense du Sénat afin de le confirmer au poste de commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur) mais sitôt l'affaire révélée Barack Obama a suspendu cette nomination le temps que l'enquête du Pentagone soit diligentée.

Pendant ce temps, «les devoirs de commandant des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan restent la priorité du général Allen», assure encore son avocat.

John Allen s'est retrouvé mardi à son tour pris dans le scandale ayant coûté son poste au directeur de la CIA David Petraeus, qui a reconnu une liaison extraconjugale avec sa biographe, Paula Broadwell.

En enquêtant sur des courriels anonymes de menace envoyés par Mme Broadwell à Jill Kelley, le FBI a découvert que cette dernière, également amie du couple Petraeus, entretenait une importante correspondance par voie électronique avec le général Allen.

Des courriels qualifiés de «déplacés» et confinant au flirt, selon de hauts responsables du Pentagone.

Mais «le volume de documents en lui-même» peut être considéré comme «déplacé» et constituer une violation du code militaire en raison d'une «conduite inconvenante pour un officier», a expliqué à l'AFP un officier supérieur sous le couvert de l'anonymat.

Avant d'être basé en Afghanistan, John Allen était le numéro deux du Centcom, le commandement américain chargé du Moyen Orient et du Sud-Ouest asiatique et dont le siège est à Tampa. Habitant Tampa, Jill Kelley y organise des soirées mondaines avec la haute hiérarchie militaire.