Les ravages de l'ouragan Sandy, qui a frappé lundi l'est des États-Unis, pourraient s'avérer plus coûteux que prévu et culminer à 50 milliards de dollars, à l'heure où l'activité dans les zones sinistrées redémarre lentement.

Dans le New Jersey ou à New York, durement touchés par les intempéries, le reflux progressif des eaux dévoile l'ampleur des dégâts causés par Sandy, qui pourrait devenir l'ouragan le plus coûteux après Katrina, qui avait déferlé sur La Nouvelle-Orléans en 2005.

La société d'études Eqecat, qui fait autorité en la matière, a dû revoir ses calculs. Après avoir estimé lundi que Sandy avait caus des dgâts de 10 à 20 milliards de dollars, elle a, jeudi, considérablement revu à la hausse son estimation, qui va désormais de 30 à 50 milliards.

À titre de comparaison, les dommages causés par l'ouragan Irène, en 2011, ont été évalués à 10 milliards de dollars, tandis que les destructions de Ike, qui a déferlé aux États-Unis en 2008, se sont élevées à 20 milliards, selon Eqecat.

Soulignant l'impact des «coupures de courant» dans l'est du pays, la société a également revu à la hausse le coût des dégâts pris en charge par les assurances, qui serait désormais de 10 à 20 milliards, soit le double de sa première estimation.

«Il est fort possible que les dommages assurés causés par Sandy soient plus importants et plus élevés que tout ce que nous avons pu voir depuis Katrina», a indiqué David Smith, vice-président d'Eqecat lors d'une conférence téléphonique.

Avec de 40 à 66 milliards de «dommages assurés», Katrina reste la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'histoire.

En agrégeant l'ensemble des «pertes économiques», l'agence d'évaluation Moody's estime le coût de l'ouragan Sandy à 50 milliards de dollars: 30 milliards de dégâts, principalement au préjudice des ménages, et 19,9 milliards au titre de «pertes de production» qui seraient principalement supportées par le secteur financier.

Pour la première fois depuis le 11 septembre 2001, la Bourse de New York a dû fermer ses portes pendant deux jours consécutifs en raison des intempéries.

Même à 50 milliards de dollars, Sandy serait, selon le classement de Moody's, toutefois moins coûteux que les ouragans Katrina et Andrew (en 1992 à Miami) mais aussi que les attentats du 11 septembre, évalués par l'agence à près de 100 milliards de dollars.

«Les indicateurs économiques hebdomadaires et mensuels seront touchés par Sandy, mais l'impact sur le PIB sera très limité», a expliqué jeudi Mark Zandi, chef économiste de Moody's Analytics, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Selon lui, les efforts de reconstruction qui seront consentis après Sandy compenseront ainsi le coût des dégâts matériels dès 2013.

Comparé aux quelque 15 600 milliards du PIB américain, les dégâts causés par Sandy resteront, en tout état de cause, limités.

En conséquence, Moody's a décidé de ne pas revoir ses prévisions de croissance pour les États-Unis, a indiqué M. Zandi.

Fitch, autre agence d'évaluation financière, estime toutefois qu'il est «encore trop tôt» pour évaluer les coûts liés à l'ouragan Sandy, notamment dans le secteur de l'énergie qui a été endommagé par les intempéries.

Plusieurs millions de foyers restent privés de courant aux États-Unis après le passage de Sandy, qui a fait 85 morts dans le pays après avoir déjà emporté 51 personnes en Haïti.