Christine Assange, mère du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, est arrivée samedi en Équateur pour discuter avec les autorités du cas de son fils, réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres afin d'éviter d'être extradé vers la Suède, a rapporté un quotidien.

Christine Assange «est en visite en Équateur pour protéger la vie de son fils», affirme sur son site internet le quotidien progouvernemental équatorien El Ciudadano.

L'activiste australien est réfugié depuis le 19 juin à l'ambassade d'Équateur à Londres et a demandé l'asile politique à Quito. Réclamé par la Suède qui veut le juger pour des accusations de viol, M. Assange, 41 ans, s'efforce d'échapper à l'extradition.

Le fondateur de WikiLeaks dit redouter, s'il est extradé, d'être ensuite transféré vers les États-Unis et d'y être condamné à la peine capitale pour la divulgation par son site de 250.000 télégrammes diplomatiques américains.

Le ministère équatorien des Affaires étrangères a annoncé vendredi que Christine Assange serait reçue lundi par le chef de la diplomatie équatorienne, Ricardo Patino.

Si Julian Assange était transféré vers les États-Unis, «il pourrait y être condamné à la peine de mort ou à de très nombreuses années de prison», a déclaré sa mère, selon El Ciudadano.

Il risquerait aussi, toujours selon elle, qu'on lui inflige «des tortures, comme ils le font en ce moment à Bradley Manning».

Jeune soldat américain accusé d'être le principal informateur de WikiLeaks, Bradley Manning est détenu aux États-Unis, où il doit être jugé par une cour martiale et risque la prison à vie. Son avocat affirme qu'il a subi après son arrestation des conditions de détention particulièrement sévères, notamment neuf mois à l'isolement.

«S'ils font cela à un citoyen américain, ils auraient moins de scrupules à le faire à un étranger», a déclaré Mme Assange.

«Je suis reconnaissante envers l'Équateur pour les facilités qu'il offre à mon fils à Londres», a-t-elle dit au Ciudadano. «Certainement, le président (équatorien Rafael Correa) et ses collaborateurs prendront la meilleure décision.»

L'Équateur a annoncé qu'il répondrait à la demande d'asile formulée par le fondateur de WikiLeaks Julian Assange après les Jeux olympiques de Londres, qui se terminent le 12 août.

Le président Correa répète régulièrement que «s'il s'avère que la vie d'Assange est en danger, c'est une raison qui justifie l'octroi de l'asile», et il affirme que «la peine de mort pour des délits politiques existe aux États-Unis».