Des défenseurs des droits civiques ont annoncé samedi avoir engagé une procédure pour obtenir la démission du maire de la ville américaine de Ferguson, dont le chef de la police a déjà quitté son poste sur fond d'accusations de racisme.

Cinq militants de l'Organization for Black Struggle ont déposé une déclaration en mairie dans laquelle il réclame que le mandat de James Knowles lui soit retiré.

«Les mots seuls ne suffisent pas pour décrire le dégoût que vous nous inspirez. Nous vous demandons de démissionner», ont écrit les militants, très impliqués dans les manifestations engendrées par la mort au mois d'août de Michael Brown, un jeune Noir non armé abattu par un policier blanc.

Pour que la procédure aboutisse, il faudrait qu'elle recueille la signature d'au moins 15% des électeurs inscrits sur les listes électorales lors des élections municipales de l'an dernier.

Mais M. Knowles a exclu vendredi sur NBC News de quitter son poste, expliquant que, selon lui, «la communauté a besoin de leadership».

Ferguson est revenue ces derniers jours sous les feux de l'actualité lorsque des tirs ont blessé deux policiers mercredi soir.

Samedi, les enquêteurs n'avaient toujours pas retrouvé les auteurs des tirs.

La semaine dernière, l'annonce par le ministère de la Justice qu'il n'y avait pas assez de preuves pour poursuivre le policier Darren Wilson, qui a abattu Michael Brown, a de nouveau provoqué la colère des habitants de cette ville à majorité noire.

Le ministère avait publié en parallèle un rapport dévastateur contre les pratiques policières au quotidien à Ferguson, en montrant, chiffres à l'appui, l'inégalité de traitement réservé aux Noirs.

À la suite de ce rapport, le chef de la police de la ville, Thomas Jackson, a annoncé mercredi sa démission.