La foi religieuse est l'une des grandes absentes des élections de mi-mandat. L'ampleur des problèmes économiques et des budgets publics explique en partie cette disparition. Mais les questions de l'immigration illégale et de la réforme du système de santé divisent la droite religieuse, notamment chez les catholiques, affaiblissant leur voix.

«Deux des voix les plus importantes parmi les organisations religieuses se font discrètes à cause de l'immigration», explique David Campbell, politologue de l'Université de Notre-Dame qui vient de publier le livre American Grace, How Religion Divides and Unites Us. «Les protestants hispanophones ont dilué leur alliance avec la droite religieuse blanche. Et les catholiques se sont éloignés des évangélistes à cause du soutien de ces derniers à un durcissement contre l'immigration. Les catholiques sont de plus divisés à cause du "Obamacare": une branche la condamne à cause des clauses sur l'avortement alors qu'une autre y est favorable au nom de la doctrine sociale catholique.»

Les évêques catholiques sont encore plus divisés que dans les autres élections, alors qu'était soulevée la question de la communion aux politiciens pro-choix. «Maintenant, tous les diocèses sont divisés, quelle que soit la position de l'évêque sur l'échiquier politique», dit M. Campbell.

Nouvelle génération

De plus, les organismes religieux sont affaiblis par un changement générationnel. «En 2008, Obama avait réussi à attirer de jeunes évangéliques et les protestants des grandes dénominations», explique Wilfred McClay, historien de l'Université du Tennessee qui a dirigé le recueil Religion Returns in the Public Square en 2003. «Cet effet ne s'est pas encore dissipé. Les organisations de la droite religieuse qui sont nées dans les années 70 et 80 vivent maintenant un changement générationnel au sein de leur leadership qui enlève de la clarté dans leur message. Il faut qu'elles trouvent une nouvelle voix, celle qui va attirer les jeunes.»