Dans leur quartier général de campagne au 2e étage de l'immeuble du puissant syndicat des métallurgistes (USW) à Pittsburgh, les militants s'organisent pour éviter au parti de Barack Obama une cinglante défaite aux élections du 2 novembre.

Appels téléphoniques, courriers, et surtout organisation de tournées de porte-à-porte, tout est bon pour faire mieux connaître les candidats, essentiellement des démocrates.

À travers les États-Unis, syndicats et militants démocrates en campagne depuis l'été dernier tentent de renverser la vapeur face à des républicains favoris dans les sondages.

«Nous sommes motivés. Tellement motivés que nous sortons sous la pluie, la neige. Parfois les gens pensent que nous sommes fous», plaisante Ashley Mathews, 23 ans, l'une des bénévoles du syndicat SEIU qui travaille aux côtés de l'USW.

Ashley, dont le petit ami a été licencié en 2009, et qui craint de perdre sa nouvelle maison achetée il y a peu, se sent particulièrement concernée par les élections. «Nous avons beaucoup à perdre si nous ne choisissons pas les bonnes personnes pour nous aider», dit-elle.

«La politique affecte chaque aspect de notre vie», dit Pam Rall-Johnston, 43 ans, une autre bénévole, qui a fait presque toutes les campagnes depuis 1996. «Chaque voix compte», assure Pam, dans cette pêche aux voix dans des quartiers ouvriers aujourd'hui quasiment à l'abandon à Pittsburgh.

Sous une pluie battante, imperturbables devant les portes restées closes voire l'indifférence de certains habitants, les deux femmes passent de maison en maison armées de leur liste d'électeurs et de tracts vantant les mérites des candidats locaux: Joe Sestak pour le Sénat et Dan Onorato pour le poste de gouverneur.

Si Pittsburgh, l'ancienne capitale sidérurgique américaine, reste un bastion démocrate, l'élection des deux candidats n'est pas acquise, malgré des sondages encourageants.

Le candidat Sestak dit à lui seul compter sur 15 000 volontaires qui sillonnent les villes, quartier par quartier.

Outre la Pennsylvanie, la SEIU, syndicat du secteur des services, conduit des opérations similaires dans 35 autres États. De son côté, le groupement de syndicats AFL-CIO revendique un total de 200 000 volontaires qui ont contacté 17 millions d'électeurs dans 26 États.

À l'USW, le directeur politique national, Tim Waters, supervise les opérations depuis son bureau à Pittsburgh. «Il y a beaucoup d'élections difficiles cette année» à travers le pays, dit-il en regardant sa carte du pays épinglée sur son mur.

«Nous parlons à nos membres de la sécurité de l'emploi qui est le problème numéro un dans ce pays, et nous leur parlons aussi de la délocalisation (d'emplois américains) vers la Chine», ajoute M. Waters en énumérant les principaux arguments pour convaincre les électeurs indécis.

À quelques kilomètres de Pittsburgh, devant une usine métallurgique en pleine campagne, une poignée de membres de l'AFL-CIO distribuent des tracts à des ouvriers pressés de rentrer chez eux.

Parmi les militants, le président de l'AFL-CIO de Pennsylvanie, Richard Bloomingdale, garde espoir et affirme que depuis le début des opérations de sensibilisation des électeurs l'été dernier, «nous avons vu l'intensité et l'enthousiasme grandir».

De son côté, Jim Roddey président des républicains de Pittsburgh, affirme que son parti s'organise également en contactant les électeurs.

«Nous avons plus de volontaires que jamais et je rends hommage à Barack Obama pour nous avoir aidé à développer notre section», ironise-t-il en ajoutant qu'il espère une bonne participation des conservateurs le 2 novembre.