Le groupe Khorassan, lié à Al-Qaïda et bombardé par les États-Unis dans le nord-ouest de la Syrie, s'apprêtait à lancer des «attaques majeures» contre des cibles en Europe ou aux États-Unis, a annoncé mardi le Pentagone.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a aussi indiqué lors d'une conférence de presse que les frappes menées par ailleurs contre le groupe État islamique (EI) en Syrie avaient été «très réussies».

Le groupe Khorassan, lié à Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, «se trouvait dans la dernière phase de préparation pour exécuter des attaques majeures contre des cibles occidentales et potentiellement sur le territoire américain», a déclaré le général William Mayville, directeur des opérations à l'état-major interarmées.

«Nous estimons que le groupe Khorassan était proche de la phase d'exécution d'une attaque soit en Europe soit aux États-Unis», a-t-il précisé.

Le ministre de la Justice Eric Holder a indiqué que le groupe était connu du renseignement américain «depuis deux ans» et avait provoqué un renforcement des contrôles en juillet dans les aéroports d'Europe ou du Moyen Orient ayant des vols à destination des États-Unis.

«Les mesures de sécurité renforcées que nous avons prises dans le secteur aérien il y a quelques mois étaient basées sur nos inquiétudes sur ce que planifiait le groupe Khorassan», a déclaré M. Holder à Yahoo News.

La majorité des tirs de missiles Tomahawk tirés mardi ont été dirigés contre Khorassan, a annoncé le général Mayville.

«Le groupe Khorassan ne se concentre de toute évidence pas sur le régime Assad ou le peuple syrien, ils construisent des réseaux en Syrie de façon à lancer des attaques contre les États-Unis et l'Occident», a-t-il ajouté.

John Kirby a souligné que si les premières informations indiquaient que les frappes contre l'EI, dans l'est de la Syrie, avaient été très réussies, elles «n'étaient qu'un début».

Les frappes ont visé des installations du groupe djihadiste et non des individus spécifiques, selon le général Mayville, qui a confirmé que l'EI s'était déjà «adapté» aux opérations militaires.

«Nous ne sommes au courant d'aucune victime civile, mais évidemment limiter le nombre de victimes civiles est une des plus grandes priorités des États-Unis», a-t-il aussi dit.

Les responsables militaires américains ont indiqué que le chasseur bombardier furtif F-22 «Raptor», le plus sophistiqué de l'arsenal aérien des États-Unis, avait été utilisé pour la première fois au combat lors des frappes contre l'EI.

Grâce à sa très faible signature radar, le F-22 peut attaquer sans être repéré et il a largué mardi des munitions guidées par GPS, a précisé le général William Mayville.

Le responsable a aussi relevé que les radars du système de défense antiaérienne du régime syrien étaient en «mode passif», sans fournir plus de détails.