La Syrie pourrait devenir un «Afghanistan méditerranéen» si la communauté internationale n'intervenait pas pour y mettre un terme à la guerre civile, a averti le président turc Abdullah Gül, dans des propos publiés dimanche par le Guardian sur son site internet.

Dans un entretien avec ce journal britannique pendant une visite à Edimbourg, la capitale de l'Ecosse, M. Gül a jugé «très décevante» la réponse du monde à la crise syrienne.

Si l'«indifférence» de la communauté internationale perdure, «cela peut aboutir à une plus grande radicalisation et au fait que quelques groupes participant à la guerre civile auront une attitude plus extrême», a encore dit le chef de l'État turc.

«Je ne pense pas que quiconque tolérerait l'existence de quelque chose comme l'Afghanistan sur les rives de la Méditerranée», a-t-il poursuivi.

«Pour cette raison, la communauté internationale doit avoir une position très solide concernant la Syrie», a encore dit M. Gül.

La Turquie est un des principaux soutiens des rebelles combattant le régime de Damas et héberge sur son sol 600 000 réfugiés syriens.

Abdullah Gül a en outre averti qu'il réagirait de «la manière la plus ferme possible» si le conflit syrien débordait du côté turc de la longue frontière entre la Syrie et la Turquie.

Il a par ailleurs accusé les alliés de son pays de n'avoir pas assez appuyé les efforts turcs en vue de négocier avec le président Bachar al-Assad au début de la crise, en mars 2011.

M. Gül considère que s'il avait alors pu poursuivre ses discussions avec son homologue syrien, «100 000 personnes auraient pu ne pas mourir et la Syrie n'aurait pas connu tant de destructions».