L'ambassadeur des États unis en Libye Christopher Stevens, tué mardi soir dans l'attaque du consulat américain à Benghazi, avait soutenu avec passion la révolte populaire contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.                

« J'ai été plus qu'heureux de voir le peuple libyen se soulever et revendiquer ses droits », avait-il déclaré dans une vidéo de présentation publiée par le département d'État peu après sa nomination à l'ambassade de Tripoli, la capitale libyenne, en mai 2012.

« À présent, je suis impatient de retourner en Libye pour poursuivre le travail formidable que nous avons commencé, pour construire un partenariat solide entre les États-Unis et la Libye, afin de vous aider, vous le peuple libyen, à atteindre vos objectifs », avait-il encore plaidé.

Avant d'être nommé à Tripoli, Chris Stevens avait servi comme ambassadeur auprès des opposants libyens dès le début en février 2011 du soulèvement, au cours duquel les forces aériennes de l'OTAN avaient aidé les rebelles à renverser le régime du colonel Kadhafi. Ce dernier, au pouvoir depuis quatre décennies, avait finalement été capturé puis tué par les rebelles.

Ardent défenseur des droits du peuple libyen, Chris Stevens est décédé mardi soir, à 52 ans, dans une attaque menée par l'un des groupes islamistes qui ont surgi après la chute du colonel Kadhafi. La secrétaire d'État Hillary Clinton a accusé mercredi « un petit groupe sauvage » du meurtre de l'ambassadeur.

Les manifestants à l'origine de l'attaque protestaient contre un film réalisé par un Israélo-Américain qui décrit l'islam comme un « cancer ».

Un diplomate arabophone et francophone

Originaire de la Californie et diplômé de la prestigieuse Université de Berkeley, Chris Stevens racontait dans la vidéo diffusée en début d'année par le département d'État être tombé amoureux du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord durant ses deux années de service au sein des « Peace Corps », une agence américaine de volontaires oeuvrant pour la paix dans le monde, lorsqu'il travaillait comme professeur d'anglais dans les montagnes de l'Atlas au Maroc.

Ce diplomate, francophone et arabophone, avait ensuite rejoint le département d'État et servi à Jérusalem, à Damas, au Caire, à Riyad, et en Libye, pays qu'il disait vouloir « libre, démocratique et prospère ».

Chris Stevens avait également été chef de mission adjoint en Libye de 2007 à 2009, peu de temps après que les États-Unis eurent rétabli leurs relations avec le régime Kadhafi.

Les causes exactes de sa mort n'étaient pas connues dans l'immédiat. Hillary Clinton a simplement indiqué mercredi que « l'ambassadeur Stevens (était) mort la nuit dernière de ses blessures survenues dans l'attaque contre notre mission à Benghazi », au cours de laquelle trois autres Américains ont péri.